Au fur et à mesure que la Vérité fait son chemin sur Internet, bousculant comme un fleuve en colère les idées reçues, ou plutôt assénées, le Média (officiel) a désormais une tâche plus compliquée, car double : un, poursuivre voire densifier le bombardement d’informations d’en haut, deux, monter des barrages contre l’information d’en bas. Information et informations n’ayant évidemment pas le même sens.
Tout en continuant à jouer en attaque, le système doit prendre des mesures défensives contre les refuzniks de l’intoxication, ce qui ne lui était jamais arrivé. Ses erreurs actuelles (les interdictions contreproductives de Valls, la surmédiatisation suicidaire de la quenelle®) sont filles de panique, ou du calcul à courte vue (faire monter le FN avant les municipales). Le degré de propagande augmentant dangereusement, cette dernière frôle le mensonge risible, ce qui affaiblit son camp. La propagande ne fonctionnant que dans certaines limites d’invisibilité et, évidemment, de crédibilité.
Les médias officiels ? Un armement obsolète

C’est pourquoi l’explication officielle devient de plus en plus embrouillée, illisible, incrédible. Elle avait des croyants, prêts à défendre bec et ongles les versions préparées dans les laboratoires de la bienpensance (Le Monde, Canal+, Libération) : elle se retrouve avec des individus qui doutent, et qui doutent d’elle en bloc. La religion au pouvoir, qui n’a pas de nom, ou qui en a plusieurs (le système libéral, l’appareil médiatico-marchand, la dominance, le lobby sioniste, les réseaux occultes, l’énarchie, ou tout simplement l’élite), n’est pas loin de l’impasse. Investir dans le mensonge, cela équivaut à perdre des milliards (voir la liste récente des subventions à la presse d’omission/mensonge en perdition, sans oublier la remise à flot de Presstalis), à accélérer la dégradation des bouches à feu médiatiques (presse écrite et télévision) dirigées vers les gens, prémices d’une perte dramatique d’influence. Tandis que le Net, qui s’est construit contre l’information officielle, se nourrit des attaques qu’il subit. C’est l’élément absorbant. En avance d’une guerre.
Nous sommes dans un rapport de forces simple : il y a d’un côté les intoxiqués médiatiques, qui ne s’occupent pas de politique, ou d’information, l’une n’allant pas sans l’autre, et qui pensent avoir « assez de problèmes comme ça ». Comme si les deux n’étaient pas liés, comme si l’ignorance politique n’était pas en partie à l’origine de la souffrance existentielle. C’est la tendance chinoise, insufflée par la direction du Parti, de tout axer sur l’économique, afin d’oublier le politique. Car militer politiquement ne nourrit pas, et peut même vider l’assiette. En Chine, la sanction est policière ; chez nous, économique.
Face aux millions de Français sous contrôle médiatique, nous dirons les médiacroyants, il y a une petite armée lucide, qui picore sur les sites non pas interdits (sinon ils n’existeraient plus) mais « déconseillés ». Une armée aux effectifs grandissants, même si l’on est encore dans un rapport de 1 à 100. Un rapport uniquement quantitatif, car qualitativement, si l’on considère la densité d’information pure, la balance pèse lourdement du côté de la minorité pensante. Et le qualitatif d’aujourd’hui, c’est le quantitatif de demain, dit la morale mathématique.
La question n’est plus de savoir si, mais quand aura lieu le basculement politique.

Pour illustrer la posture défensive du système, qui recourt à des clarifications nébuleuses ou à des interprétations qui frisent l’absurde, nous avons décrypté un documentaire américain diffusé en septembre 2013, sur la chaîne National Geographic, propriété du groupe Murdoch (Fox News). Dont voici la raison morale, traduite par nos soins :
« La Société National Geographic a donné depuis 1988 l’idée aux hommes de se soucier de la planète. C’est l’une des plus grandes institutions scientifiques et éducatives à but non-lucratif dans le monde. Ses centres d’intérêt englobent aussi bien la géographie, l’archéologie et les sciences naturelles, que la promotion de la protection environnementale et de la conservation historique. »
Les esprits purs y verront une merveilleuse ligne de conduite écologiste avant l’heure ; les soupçonneux, une excellente couverture pour géomètres et autres agents de la CIA, qui sillonnent le monde entier à la recherche de crabes géants, mais aussi de données minérales sur le terrain, dans des pays stratégiquement intéressants. Les satellites, c’est bien, le contact, c’est mieux. La vérité, comme toujours, doit se situer sur ce curseur, entre 0 et 1.
Voici l’histoire officielle de la traque de Ben Laden, avec les témoignages de hauts responsables de la sécurité militaire américaine. Il n’est pas interdit de rigoler, mais d’un rire grinçant, car les déclarations des uns et des autres pèsent leur poids d’acier entré dans des chairs humaines. C’est le paradoxe de l’Amérique : un visage cool, jeune et souriant, avec des éclats de cervelle non-alignée sur le treillis. Bienvenue à Tora Bora.
Classé confidentiel à la CIA : la traque de Ben Laden
Regarder le documentaire (en anglais) :
partie 1
partie 2
partie 3

L’intro est sobre. C’est un postulat, le postulat qui détermine tout le reste du documentaire. Non remis en cause, il permet d’avaler ce qui suit. Comme dirait le comte de Bouderbala, torturé par Benoît Duquesne, le Paul Aussaresses de France 2, pour lui faire rendre gorge sur Dieudonné, c’est la première banane qui est difficile.
Henry Crumpton, ancien directeur adjoint des Opérations au centre de contre-terrorisme de la CIA, revient sur le 11/09 : « J’ai vu ça à la télévision, et j’ai tout de suite soupçonné Al-Qaïda, vu les informations qu’on avait. Après le deuxième avion, ça ne faisait plus aucun doute. »
Second postulat. Notons que c’est Donald Rumsfeld qui, le premier, évoque la piste Al-Qaïda. Confirmation de Gary Berntsen, ancien officier supérieur de la CIA : « Je suis parti en Afghanistan pour venger non seulement mon pays, mais tous les New-Yorkais. »
Nous voyons que l’Amérique officielle réagit d’une seule voix et vigoureusement à cette attaque. Dans ce grand pays déchiré en classes sociales et raciales antagonistes, mais qui tient encore ensemble grâce à un patriotisme miraculeux, cette réaction est logique.
La voix off : « Berntsen envoie ses équipes sur la ligne de front. Ils emportent une arme puissante, le SOFLAM : des jumelles permettant un guidage laser. Ce désignateur permet de placer un laser invisible sur la cible. Les repères d’Al-Qaïda, les tranchées des talibans, les camps d’entraînement et les convois. Au dessus d’eux, des drones de combat et des B52 sillonnent le ciel en attente du signal. Une fois la cible verrouillée, la bombe la suit jusqu’à l’impact. »
Gary Berntsen : « C’est très important de cibler nos attaques avec précision, pour ne faire aucune victime parmi les civils. »

Ici, petit détour technique sur le SOFLAM, Special Operations Forces Laser Acquisition Marker. C’est une jumelle de 5 kilos placée sur un tripode, servie par un opérateur terrestre des Forces spéciales. Une fois que le laser (invisible pour l’ennemi) est locké sur la cible (portée : 200 à 20 000 mètres), les coordonnées sont perçues automatiquement par GPS ou système radio, et le lanceur (avion ou pièce d’artillerie) envoie la sauce : JDAM (bombe GPS produite par Boeing), roquette MLRS, ou obus Excalibur de la société Raytheon. Rappelons pour les amateurs de 11/09 que trois dirigeants de Raytheon Co ont trouvé la mort dans le vol 11 du Boeing d’American Airlines, qui s’est encastré dans une tour du WTC.
SOFLAM a permis d’éliminer de nombreux ennemis mobiles et parsemés sur un terrain accidenté, en Afghanistan et en Irak. Parfois, grâce à la précision du tir, tout près d’un dispositif américain.
Henry Crumpton : « Il n’y avait que 110 officiers de la CIA et 300 hommes des Forces spéciales, 410 Américains auront mis fin au régime taliban, tué 25 % du commandement d’Al-Qaïda, et plus de 20 bâtiments leur appartenant… »
C’est très bien, mais toujours pas de Ben Laden. Comme si Ben Laden, en se déplaçant de cache en cache, avait fait tuer beaucoup de militants sincères d’Al-Qaïda.
La chasse au fantôme
La voix off poursuit : « Mais de nouveaux renseignements indiquent que Ben Laden est parti se réfugier dans les montagnes de Tora Bora près de la frontière pakistanaise dans une région qu’il connaît bien… Chaque minute qui s’écoule, Ben Laden s’enfonce un peu plus dans une région qui lui est favorable. »
Comment se fait-il que le boss d’Al-Qaïda, logé à plusieurs reprises, ait pu échapper à ses poursuivants ? Explication.

Dalton Fury, commandant des forces terrestres Delta de l’armée américaine : « Le temps qu’on réunisse toutes les informations, qu’on les transmette aux bombardiers, aux hélicoptères, qu’ils décollent et qu’ils atteignent leur cible, il peut se passer plusieurs heures. Vous me demandez si Ben Laden a eu le temps de s’enfuir dans ce laps de temps ? Évidemment. Ben Laden est loin d’être idiot. »
Ben Laden est donc mobile. Et bien renseigné.
La voix off confirme : « À mesure que la coalition de la CIA et des Forces spéciales se rapproche, Oussama Ben Laden ne cesse de se déplacer. Il soupçonne la CIA de le pister grâce à son téléphone satellite. Et il voit juste. Début décembre [2001] la CIA détecte le signal du téléphone satellite de Ben Laden. Les forces au sol suivent alors le signal afin de l’intercepter : c’est un leurre, dans le camion se trouve le garde du corps marocain de Ben Laden. Il avait pris le téléphone du chef d’Al-Qaïda pour détourner l’attention des Américains. »
Une sacrée astuce ! Carrément Tintin contre les Américains. Mais il y a plus gros encore. Nous sommes le 11 décembre 2001.
La voix off : « Ils se mettent en route pour préparer l’assaut final quand soudain, leurs alliés afghans apportent une nouvelle surprenante : Ben Laden veut négocier sa reddition. »

Gary Berntsen : « J’ai reçu un appel de l’équipe sur place [Delta Force]. Ben Laden avait envoyé un homme pour négocier avec un des trois commandants. Il voulait s’adresser aux Nations Unies, j’ai refusé de manière catégorique. J’ai clairement indiqué qu’aucun accord n’était envisageable entre les Afghans et Al-Qaïda, il en aurait profité pour s’échapper. »
La voix off : « L’équipe Delta se prépare à partir mais les alliés afghans pointent soudain leurs armes vers les Américains. Au moment critique de l’opération, l’alliance tribale change de camp. »
Dalton Fury : « Près de 70 moudjahiddins ont pointé leurs armes sur les opérateurs Delta en leur disant de ne pas bouger. »
La voix off : « Le lendemain bien entendu, Ben Laden ne se rend pas. »
Saperlipopette, Ben Laden s’est encore échappé !
Double jeu à la Maison Blanche ?
La voix off : « Berntsen demande alors que 800 Rangers de l’armée américaine soient postés le long de la frontière pakistanaise pour l’intercepter, mais sa demande est rejetée. »
Pourquoi, et par qui ? Dommage, c’était le moment de l’attraper.
« Mais la Maison Blanche décide de faire confiance au Pakistan pour intercepter le milliardaire saoudien à la frontière. […] Le 15 décembre, une occasion se présente. Au fin fond des montagnes de Tora Bora, l’équipe détecte Ben Laden dans une grotte occupée par Al-Qaïda… Pendant trois heures un déluge de bombes s’abat sur le site… Ben Laden survit à l’attaque… Et disparut de l’autre côté de la frontière pakistanaise. »
- The Independent, 6 décembre 1993
Rater Ben Laden dans une grotte, lorsqu’on dispose de la fameuse « bunker buster », dite aussi B61-11 (une tête nucléaire tactique !), ou de la vieille BLU et ses 15 tonnes d’explosifs, c’est comme rater une vache dans un couloir.
Confirmation à la fin du doc : « La mission n’aura pas permis de capturer Ben Laden. »
Et Henry Crumpton conclut : « Il y a trois objectifs dans ce type de conflit : détruire le chef de l’organisation ennemie, anéantir tout contexte qui lui serait favorable, et mettre fin au système qu’elle entretient. »
Finalement, les Américains mettront 10 ans à liquider l’anguille. De ce documentaire officiel, il ressort une chose étonnante, qui en filigrane de ce clip marketing a peut-être échappé à l’œil du réalisateur lui-même : et si Ben Laden était le Désignateur ?
Et si Ben Laden, vivant ou mort, peu importe, depuis décembre 2001 (selon G. W. Bush), août 2006 (selon la DGSE), 2007 (selon Benazir Bhutto) ou décembre 2011 (selon la CIA), avait été le désignateur humain pour faire entrer US Army et CIA en Afghanistan, au Pakistan, resserrant l’étau sur la Russie par la ceinture sud des républiques musulmanes de l’ex-Union soviétique, et mettant la pression sur la Chine ? Car un rayon laser n’existe que le temps de pointer l’ennemi à détruire. Il peut alors disparaître dans la nuit, en un clic… Coupez !
