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Le Brésil envisage de construire un porte-avions

Le ministre brésilien de la Défense, Celso Amorim, est actuellement de passage à Paris, où il a rencontré Gérard Longuet, son homologue français. Les sujets de discussions entre les deux hommes ne manquent pas, notamment au niveau de la coopération industrielle en matière d’armement entre les deux pays, lesquels ont une frontière commune de 700 km, ce qui suppose une entente pour la lutte contre l’immigration clandestine et l’orpaillage clandestin en Guyane.

Ainsi, l’occasion a été donnée de faire le points sur les coopérations en cours comme le programme de sous-marins Scorpène et celui visant à doter l’armée brésilienne de 50 hélicoptères EC-725, construits en partie au Brésil grâce aux transferts de technologie consentis par Paris dans le cadre du partenariat stratégique qu’elle conclu avec Brasilia.

Et comme l’on peut s’en douter, l’appel d’offres FX-2, qui vise à livrer 36 avions de combat modernes aux forces aériennes brésiliennes, a également été évoqué, de « façon assez générale », d’après Celso Amorim. Le Rafale de Dassault Aviation, le Gripen de Saab et le F-18 Super Hornet de Boeing sont en lice pour tenter de remporter ce marché, dont l’attribution a sans cesse été reportée.

« En ce moment, la considération fondamentale pour prendre une décision est d’ordre financier et économique, étant donné la situation » a déclaré le ministre brésilien, à l’issue de son entretien avec Gérard Longuet. « Le Brésil a une économie qui va croître d’environ 4%, mais on ne sait pas quelles seront les conséquences de la crise financière mondiale » a-t-il poursuivi. « Il faut être prudent, sans oublier que nos besoins de défense demanderont une décision qui ne peut pas être ajournée indéfiniment » a-t-il encore ajouté.

Et, encore une fois, Celso Amorim a souligné « l’urgence » pour le Brésil d’acquérir de nouveaux avions de combat. « Le rôle que jouaient les Mirage (ndlr, Mirage 2000 d’occasion cédés par la France), leur vie utile est en train de s’épuiser. Cela coûtera très cher de les maintenir après 2013″ a-t-il expliqué.

Pour autant, « ce n’est pas seulement l’urgence qui détermine les choses, ce sont aussi les possibilités matérielles. Il faut combiner les deux » a-t-il fait valoir. Si on lit entre les lignes, le choix brésilien devrait se faire en fonction du prix des appareils proposés, et du coût de leur entretien.

A moins que la décision de Brasilia se fasse aussi en fonction d’une autre considération. En effet, Celso Amorim a confié que son pays « commence à penser au besoin de bâtir un porte-avions ». Et pour une histoire d’homogénéisation de la flotte des avions de combat brésiliens, il se pourrait que le type d’appareil retenu soit de la même famille que celui qui servira à bord du futur bâtiment.

Actuellement, le Brésil dispose d’un seul porte-avions. Il s’agit du Sao Paulo, que les marins français connaissent très bien puisqu’il s’agit de l’ancien Foch, vendu à la marine brésilienne en novembre 2000 afin de remplacer le Minas Gerais. Modernisé en 2005 et 2010, ce vénérable navire, qui navigue depuis juillet 1963, devrait rester en service jusqu’en 2020. Il embarque 18 A-4 avions Skyhawk, dont la conception remonte aux années 1950.

Quant à ce nouveau porte-avions envisagé par Brasilia, il faudra voir sa configuration, c’est à dire s’il aura un format CATOBAR, avec catapultes, ou STOBAR, avec un pont d’envol incliné. D’après Celso Amorim, il sera « idéalement bâti au Brésil, avec l’importation de quelques technologies », quitte à ce que cela prenne » des années ». De facto, le HMS Queen Elizabeth, dont les Britanniques ne savent plus trop quoi en faire, est exclu.

Etant donné que les A-4 Skyhawk ne sont pas éternels, il faudra aussi les remplacer. Et là, les avions ayant des capacités aéronavales ne sont pas nombreux. En fait, il n’y a que le Rafale, le F-18 Super Hornet et le F-35C, du moins pour un porte-avions dit CATOBAR.

Si c’est l’alternative STOBAR qui est retenue, les prétendants possibles seront plus nombreux, avec notamment le F-35B, c’est à dire la version STOVL (décollage court et atterrissage vertical), le MiG-29 K, le SU-33, version navale du SU-35, voire son dérivé chinois, le J-15 Flying Shark.

 






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