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Le Pentagone installe un radar d’alerte avancée au Qatar

En novembre dernier, l’on apprenait que les Etats-Unis envisageaient de renforcer leur présence militaire dans le Golfe persique. A l’époque, le porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau John Kirby, avait fait état d’un « certain nombre d’options » et souligné « qu’aucune décision n’avait été encore prise ».

Depuis, l’US Navy a doublé, dans la région, ses capacités de lutte anti-mines et envoyé à Bahrein, où est implanté l’état-major de sa Ve Flotte, l’USS Ponce, un navire amphibie transformé en base flottante pour fournir un soutien logistique nécessaire pour plusieurs missions, à commencer par le déminage.

En outre, la marine américaine, à la demande de l’US Centcom, en charge du Moyen Orient et de l’Asie centrale, va maintenir le déploiement de 2 porte-avions dans la zone, l’USS Dwight Eisenhower devant relever l’USS Lincoln et l’USS John Stennis étant attendu pour remplacer l’USS Enterprise. La posture habituelle de l’US Navy dans la région est d’affecter en moyenne 1,7 bâtiment de ce type.

Par ailleurs, en avril, des avions de chasse F-22 Raptor ont été déployés aux Emirats arabes unis afin de renforcer les moyens américains déjà présents sur la base d’al-Dhafra, dont des avions ravitailleurs KC-10 Extender, des E-3 Sentry pour la surveillance aérienne, ainsi que des U2 Dragon Lady et des drones RQ-4 Global Hawk pour le renseignement.

Enfin, dernière information en date, que l’on doit au Wall Street Journal, les Etats-Unis ont commencé la construction d’une station radar d’alerte avancée au Qatar, sur un site encore tenu secret, afin de pouvoir repérer et de suivre la trajectoire de missiles pouvant éventuellement être tirés par l’Iran.

Le quotidien rappelle qu’un tel système a déjà été déployé dans le désert du Néguev, en Israël, et qu’un autre le sera en Turquie, dans le cadre du projet de bouclier antimissile de l’Otan. Ces radars d’alerte avancée sont couplés à des destroyers Aegis de l’US Navy qui croisent en Méditerranée orientale.

Et pour faire bonne mesure, le Wall Street Journal fait état du projet d’installer le système antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) aux Emirats arabes unis pour intercepter des missiles balistiques à haute altitude.

Pour les Etats-Unis, ce renforcement des capacités militaire dans le Golfe persique vise deux objectifs. Le premier est de rassurer Israël, dans une moindre mesure, les monarchies pétrolières, face l’Iran dont le programme nucléaire, qui fait actuellement l’objet de négociations qui n’aboutissent pas, inquiète.

« Des amis comme nous doivent penser et agir ensemble de façon intelligente et créative » a ainsi fort diplomatiquement déclaré Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le 16 juillet. « Nous utiliserons toutes les composantes de la puissance américaine pour empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire » a-t-elle ajouté. En clair, Washington veut éviter une intervention militaire décidé unilatéralement par Israël.

Le second objectif poursuivi est d’empêcher le blocage par l’Iran du détroit d’Ormuz, d’une importance stratégique étant donné qu’il est la voie de transit de 40% du trafic pétrolier mondial. Or, Téhéran a, à plusieurs reprises, menacé de le fermer en cas d’attaque de ses sites nucléaires ou en réponse aux sanctions internationales prises à son encontre.

Et pour dissuader le régime iranien d’interdire l’accès du détroit d’Ormuz, le Pentagone a annoncé la tenue, à partir du 16 septembre, dans la Golfe persique, d’un exercice de lutte anti-mines de grande ampleur avec la participation d’une vingtaine de pays. « Ce seront des manoeuvres défensives destinées à préserver la liberté de navigation dans les eaux internationales du Moyen Orient » a expliqué George Little, un porte-parole du département américain à la Défense.

Cela étant, ces annonces ont été faites alors que les Emirats arabes unis viennent de commencer leurs exportations de pétrole via un oléoduc de 360 km de long, qui débouche au terminal de Foujeirah, situé, sur la mer d’Oman, ce qui évite de passer par le détroit d’Ormuz.