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Le Pentagone prédit un choc pétrolier imminent

Selon l’armée américaine, un troisième choc pétrolier menace. Il faut s’attendre, dit-elle, à ce que les surplus de capacité de production mondiale d’or noir disparaissent d’ici deux ans.

Une grave crise pétrolière se profile à l’horizon. Telle est la terrible prévision faite par l’armée américaine dans un récent rapport émanant de son état-major interarmées. « En 2012, les surplus de capacité de production de pétrole pourraient disparaître », indique le document militaire allant jusqu’à pronostiquer qu’« en 2015, le déficit de production pourrait être proche de 10 millions de barils par jour ».

Or, 10 millions de barils par jour, c’est précisément ce que représentent les extractions de l’Arabie Saoudite, premier producteur mondial de pétrole. Un tel déficit de production, s’il advient, dépasserait, selon certaines estimations, de 10 % la demande mondiale de brut, qui s’établit à l’heure actuelle à quelque 86 millions de barils par jour, et devrait atteindre 90 millions de barils en 2015. Bref, l’armée américaine, considérée comme le plus gros consommateur de pétrole au monde, s’attend à une pénurie d’or noir imminente. Avec, selon elle, le corollaire suivant : le prix du baril devrait à nouveau franchir, dans les prochains mois, la barre symbolique des 100 dollars.

Autant le dire toute de suite : si cette hypothèse du Pentagone se réalise, c’est un troisième choc pétrolier qui attend l’économie mondiale au tournant. Et, toujours selon le Pentagone, celui-ci devrait être plus violent encore que les deux précédents. « Bien qu’il soit difficile de prédire avec précision les conséquences économiques, politiques et stratégiques qu’un tel déficit pourrait produire, celui-ci devrait plus que probablement réduire les perspectives de croissance tant dans les pays développés que dans ceux en voie de développement », ajoute le document, soulignant au passage que les Américains posèdent actuellement 250 millions de voitures tandis que les Chinois, quatre fois plus nombreux, n’en ont encore que 40 millions. « Un tel ralentissement économique ne ferait dès lors qu’aggraver les autres tensions non résolues, poussant les Etats fragilisés un peu plus loin sur la voie de l’effondrement, et pourrait avoir de graves répercussions économiques sur la Chine et l’Inde », pointe le Pentagone.

Notons que ce commentaire pessimiste de l’armée américaine sur le déclin de la production de pétrole intervient à un moment où la demande mondiale de brut, tirée par le développement de la Chine, est à nouveau en hausse.

En face, l’offre ne suit pas. Les nouveaux projets prennent du retard : les investissements dans de nombreux projets de forage ont été gelés à la suite de la culbute des prix du pétrole brut et de la crise financière. Et le rapport de pointer les conséquences d’un bouleversement économique : « Il ne faudrait pas oublier que la grande dépression a engendré un certain nombre de régimes totalitaires, qui ont recherché la prospéritééconomique de leur pays par la conquête brutale. » Un bien sombre tableau.