"Nous ne nous doutions pas du tout que le terme "Cyclone B" allait offenser qui que ce soit" : ce mercredi matin, à Brest, le patron d’une entreprise qui commercialise des détergents choisit l’apaisement face au "bad buzz" qui agite internet autour de l’un de ses produits, le "Cyclone B".
Une appellation qui a suscité une forte émotion en Israël et dans la communauté juive en raison de sa proximité avec le "Zyklon B", ce terrible gaz utilisé par les nazis pendant l’Holocauste.
"Abasourdis" : à Brest, au siège d’IPC, le personnel de cette société qui commercialise – notamment - une gamme de produits détergents, se retrouve brutalement sous les feux des projecteurs.
Tout est parti semble-t-il d’une photo postée sur les réseaux sociaux, celle de l’étiquette du Cyclone B, un détergent vendu aux professionnels et utilisé, entre autres, au Parlement européen. Rapidement, la photo circule sur les réseaux sociaux, accompagnée de réactions indignées.
A tel point, rapporte l’European Jewish Press, qu’un rabbin, directeur de l’Association juive européenne (EJA) à Bruxelles, réagit dans des termes très durs sur la télévision israélienne : "C’est au mieux une horrible ignorance et au pire un record du monde de cynisme malveillant. C’est sûrement le pire nom que l’on peut donner à un produit d’hygiène".
"Nous sommes très tristes"
Pourquoi le "Cyclone B" choque-t-il autant la communauté juive ? Parce que son nom se rapproche du terrible "Zyklon B", ce gaz utilisé par les nazis dans les chambres à gaz pendant la Seconde guerre mondiale. "Nous ne nous doutions pas du tout que ce terme allait offenser qui que ce soit", réagit ce mercredi matin Hervé Dohollou, le PDG de l’entreprise brestoise. "Nous sommes très tristes d’avoir peiné un pays et une religion à notre corps défendant ".
Car, se défend le chef d’entreprise qui fait un tiers de son chiffre d’affaires avec des produits écologiques, "le Cyclone B est tout sauf un produit ayant un rapport avec le nom de ce gaz".
B comme Bio "pour un produit écologique"
La genèse de cette appellation, Hervé Dohollou tient à la rappeler : "Cyclone, c’est d’abord le nom d’une gamme de produits née il y a une dizaine d’années, qui voulait souligner la force de l’efficacité pour le nettoyage. Puis nous avons décliné la gamme en un produit Premium, puis Bio. Sauf que "l’appellation "Bio" est strictement régie par les textes et qu’un contrôleur des fraudes nous a demandé de l’enlever, même s’il s’agit d’un produit écologique", souligne le patron d’IPC. L’étiquette a donc changé pour devenir "Cyclone B".
"Nous ne travaillons qu’avec la France et la Belgique francophone", poursuit Hervé Dohollou. "Du coup, et c’est là la petite erreur que nous avons commise, nous n’avons pas fait de recherches informatiques internationales sur ce terme".
Aujourd’hui, face aux virulentes réactions suscitées par ce mauvais "buzz", IPC choisit l’apaisement : "Nous allons enlever le B".