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Les Etats-Unis envoient des conseillers militaires en Ouganda

En près de 25 ans d’existence, l’Armée de Libération du Seigneur (LRA) a commis une liste impressionnantes d’exactions et de pillages, notamment en Ouganda, où elle a été créée à la fin de la guerre civile qui a ensanglanta le pays de 1981 à 1986.

Dirigée par Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale, cette organisation a étendu sa zone d’opérations à la Centrafrique, au Sud-Soudan et en République Démocratique du Congo après le lancement, en 2006, d’un processus de paix avec les autorités ougandaises.

Depuis sa création, la LRA est accusée de plusieurs massacres de civils, dont celui commis en décembre 2009, dans le nord-est de la RD du Congo, au cours duquel, selon l’ONG Human Rights Watch, 321 personnes ont été tuées et 250 autres enlevées. Par ailleurs, ce mouvement, qui avait initialement pour objectif d’installer en Ouganda un régime censé appliquer les 10 commandements bibliques, n’hésite pas à avoir recours aux enfants soldats, qui constitueraient 80% de ses effectifs.

En 2001, la LRA a été inscrite sur la liste américaine des organisations terroristes. Et, depuis au moins 2009, elle est visée par l’opération Rudia II, menée par les forces armées de la RD du Congo, soutenue discrètement par celles de l’Ouganda, et lancée après l’échec de la mission Lightning Thunder, conduite en décembre 2008 par les autorités ougandaises dans le nord du congolais et qui prévoyait une frappe aérienne contre le haut commandement de l’organisation rebelle, avec une intervention au sol pour neutraliser les combattants restants.

Selon un câble diplomatique américain émis en avril 2009 et révélé par WikiLeaks, la MONUC (Mission des Nations unies au Congo) avance que les effectifs de la LRA seraient forts d’environ 300-400 combattants.

Un chiffre confirmé par le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, selon qui l’opération Rudia II aurait permis d’éliminer « 50% des responsables de haut niveau » de ce mouvement et « 25% de ses combattants », et cela, grâce en partie à une aide américaine en matière de renseignement.

Mais l’apport des Etats-Unis dans la lutte contre la LRA va augmenter, après l’annonce surprise faite le 14 octobre par président Obama d’envoyer en Oungada, puis ultérieurement en République Démocratique du Congo, au Sud-Soudan et en Centrafrique une centaine de conseillers militaires.

Selon le locataire de la Maison Blanche, il s’agit d’un « petit nombre de soldats américains équipés pour le combat » dont la mission est « d’aider les forces de la région oeuvrant à faire quitter le champ de bataille à Joseph Kony ». « Nos forces fourniront des renseignements, des conseils et une aide » a-t-il encore précisé.

D’après le général Carter Ham, le chef de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, Joseph Kony serait réfugié en Centrafrique, où, selon le ministre de la Défense de ce pays, Jean-Francis Bozizé, la LRA est responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes, d’enlèvement, » de maisons saccagées, détruites. »

Toutefois, si la décision du président Obama a bien été accueillies par les autorités des pays concernés, elle a été critiquée par le sénateur américain John McCain, le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2008. « J’ai peur qu’avec les meilleurs intentions du monde, nous finissons par nous engager dans quelque chose dont nous ne pourrons pas sortir » a-t-il déclaré à l’antenne de la chaîne de télévision CNN. « C’est déjà arrivé précédement au cours de notre histoire » a-t-il ajouté.