On est dans un système pédocriminel méga organisé, lance une intervenante tout au début du documentaire de France Info. Au-delà de l’école catholique privée, c’est le procès de toute l’Église auquel on assiste aujourd’hui.

D’entrée, le documentaire du SPA met la barre très haut : « réseau pédocriminel méga organisé », alors que tout se passe – malheureusement – dans une seule école. On est loin du réseau Nihoul-Dutroux avec ses enfants morts ou disparus, ou le réseau de prostitution Epstein-Maxwell, le bordel des mondialistes doublé d’une officine de chantage.

Mais ne comparons pas les affaires, remarquons simplement que les médias préfèrent Bétharram à Epstein, moins politique peut-être, moins people, sauf pour Bayrou. Le Palois aura payé cher son retour en grâce en Macronie.

Chez Morillot en février 2025, Karl Zéro résumait le problème.

« C’est un lycée-collège près de Pau où il y a des enfants qui ne sont que des garçons, donc tenu par des curés, à l’époque on disait des frères, il [Bayrou] avait un enfant dedans je crois...
En tout cas c’était pour les fortes têtes, on mettait les gosses un peu difficiles là-dedans pour qu’ils soient matés par des curés méchants qui leur mettaient des claques. Le problème, c’est que, outre leur mettre des claques, certains des curés en question et des encadrants en question en profitaient pour les violer...
Que Bayrou a feint à l’Assemblée ne de pas être au courant, et que chaque jour qui passe apporte son flot de révélations comme on dit, et qu’à chaque fois on voit qu’il était parfaitement au courant. Dès 93 il était au courant... Il a joué un rôle prépondérant, évidemment. »

Aujourd’hui, il apporte des précisions sur le comportement de certains prêtres. Sadisme, viols, les horreurs ont duré des décennies. Et là encore, comme pour le Coral, on voit poindre des personnalités...

Le Premier ministre, dont un des six enfants a été pensionnaire à Bétharram, est en première ligne dans cette affaire. On lui reproche d’avoir su et de n’avoir rien dit, ou rien fait. Il se défend mollement chez Malherbe.

Si l’affaire Bétharram est en cours en France, l’affaire Epstein n’est pas terminée aux USA et en France. Il y a encore des tiroirs fermés, et des journalistes bien informés ne croient pas au suicide de la tête de réseau, si Jeffrey était bien la tête du réseau...

Jusqu’à présent, en France, toutes les affaires de pédocriminalité ont été éteintes ou ont accouché de souris. En haut lieu, l’impunité est totale et l’opacité est la marque de fabrique d’une justice très lente, ou très ralentie. En bas lieu, c’est le contraire : la justice enquête et se rattrape sur du petit gibier, rien de nouveau sous le soleil de Satan.

La presse, si timide avec la tentaculaire affaire Epstein ou les affaires de pédocriminalité impliquant des hommes politiques français, se refait une virginité et une audace sur les curés de Bétharram : tant mieux pour les victimes, tant pis pour le grand public, maintenu dans l’ignorance de l’autre organigramme.

Série Faits & Documents
« Jeunesse, éducation et sexualité en Macronie »