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Les Pays-Bas, nouveau gouvernement au tableau de chasse de la crise de l’euro

En présentant sa démission ce lundi, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a rejoint le club (de moins en moins fermé) des chefs d’Etat et de gouvernement chassés par la crise de la zone euro. Petit rappel de ces victimes en vue d’une crise qui n’a donc pas fini de faire des dégâts.

Qu’ont en commun Brian Cowen, José Socrates, Georges Papandréou, Silvio Berlusconi, José Luis Zapatero, Iveta Radicova et Mark Rutte ?

Ils sont européens, oui. Ils ont été chef d’Etat ou de gouvernement, d’accord. Mais avant tout, ils ont été chassés du pouvoir par la crise qui frappe la zone euro depuis la fin de l’année 2009.

Pour le désormais ex-Premier ministre libéral des Pays-Bas, l’incapacité de s’entendre avec son allié d’extrême droite, le PVV, sur des mesures d’économies aura été fatale. L’objectif était de ramener le déficit à 3% du PIB en 2013, comme l’exige la Commission. Il fallait pour cela trouver 16 milliards d’euros d’économie et/ou de recettes nouvelles. Mais les négociations entre les deux partis de droite coalisés (libéraux du VVD et chrétiens-démocrates du CDA) avec le parti du populiste Geert Wilders ont échoué systématiquement depuis mars.

Dès lors, Mark Rutte n’a eu d’autre choix que de remettre sa démission à la reine Beatrix, ce qui devrait entraîner des élections anticipées.

Une nouvelle chute de gouvernement provoquée par la crise de la dette. Une de plus. Petit rappel de cas précédents.

Brian Cowen (Irlande)

Le Premier ministre irlandais n’a pas démissionné. Il a attendu d’être chassé par les élections de mars 2011. Mais le fait que son parti, le Fianna Fail (au pouvoir pendant 60 ans depuis l’indépendance du pays en 1922) ait enregistré la pire défaite de son histoire l’a contraint a quitté la tête de cette formation. C’est clairement sa gestion de l’écroulement du système bancaire irlandais qui lui a valu cette impopularité sans précédent.

José Socrates (Portugal)

Pour faire face à la crise de la dette, le leader socialiste tente de faire adopter un quatrième plan de rigueur en un an. Le Parlement lui adresse une fin de non-recevoir, il est contraint à la démission. Après celle-ci, un plan d’aide de 78 milliards d’euros est accordé au pays par l’UE et le FMI. Il est définitivement chassé du pouvoir par les élections de juin 2011, qu’il perd face aux sociaux-démocrates de Pedro Coelho.

Georges Papandreou (Grèce)

Arrivé à la barre d’un pays dont l’économie semble en phase terminale, il est contraint à adopter des mesures d’austérité radicales pour pouvoir bénéficier de plans d’aide européens sans précédent. Les conditions économiques et des manifestations toujours plus violentes l’obligent à démissionner de son poste qu’il quitte en novembre 2011, deux ans après son arrivée au pouvoir.

Silvio Berlusconi (Italie)

Il Cavaliere semblait indéboulonnable. Ni les affaires judiciaires, ni les révélations sur ses soirées bunga-bunga, ni les accusations de propagande pratiquée via son empire médiatique n’auront eu raison du Président du Conseil. Pourtant la crise de la zone euro, et surtout l’apparente incapacité du fantasque septuagénaire à y répondre, aura finalement raison de sa coalition. Il est alors contraint de quitter le pouvoir, sous les huées et les quolibets, en novembre dernier.

José Luis Zapatero (Espagne)

Après sept ans à la tête du gouvernement espagnol, le socialiste se voit lui aussi dans l’obligation de jeter l’éponge fin 2011. Son pays est confronté à la pire récession qu’il est ait connu depuis la deuxième guerre mondiale. Dans sa chute, il entraîne par ricochet tout le parti socialiste espagnol qui sera largement défait lors des législatives de novembre dernier.

Iveta Radicova (Slovaquie)

C’est peut-être le cas le plus édifiant de chef de gouvernement sacrifié sur l’autel de la crise de la zone euro. Alors qu’elle avait besoin de l’opposition pour faire adopter le plan de sauvetage européen de la Grèce -et notamment les mesures relatives au Fonds européen de stabilité financière (FESF)-, la première ministre a accepté, en échange de cet appui, de faire tomber son gouvernement. Des élections anticipées ont été organisées dès mars 2012. Scrutin au cours duquel son parti a été largement battu. Sans surprise.

 






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