Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Les bulles de la Réserve fédérale et la destruction de la classe moyenne

Lorsque les banquiers centraux dédient leur existence à faire gonfler et regonfler des bulles sur les actifs, les investisseurs ne devraient pas s’étonner de les voir connaître le succès.

Ben Bernanke a tenté de toutes ses forces de redresser les marchés de l’immobilier et des capitaux depuis 2008, et ses efforts à augmenter la masse monétaire et alimenter l’inflation sont finalement parvenus à supporter les prix de l’immobilier, à propulser le DJIA jusqu’à de nouveaux records nominaux et à faire gonfler la bulle sur les obligations.

Le prix d’une ressource influence sa consommation. Ce concept n’est pas différent lorsqu’il se trouve appliqué à la monnaie et à son coût d’emprunt. C’est pourquoi, l’un des plus importants facteurs dans la détermination de la croissance de la masse monétaire est le niveau des taux d’intérêts. La Réserve fédérale a artificiellement influencé le coût de la monnaie à la baisse, lui faisant perdre 1 % entre juin 2003 et juin 2004. Il est essentiel de comprendre que la faiblesse des taux d’intérêts n’avait alors rien à voir avec la propension à épargner, mais a été engendrée par les achats d’actifs de la banque centrale. Le faible coût de l’emprunt a transformé le comportement des consommateurs face à la dette et s’est trouvé être la raison première de l’apparition de la bulle sur l’immobilier.

Aujourd’hui, le taux des fonds fédéraux est inférieur à ce qu’il était au début des années 2000. Et, contrairement à il y a une dizaine d’années, alors que la Fed décidait de les fixer à 1 % pour une durée d’un an, la banque centrales des États-Unis est actuellement sur le point de fixer les taux sur le court terme à près de zéro pourcent pour une durée d’au moins sept ans. En revanche, cette fois-ci, l’emprunteur principal de la monnaie peu chère du gouvernement n’est plus la masse des consommateurs mais le gouvernement fédéral. Mr. Bernanke a déjà accru la masse monétaire des États-Unis de plus de 2 trillions de dollars depuis le début de la grande récession fin 2007, ce qui a contribué à l’augmentation de la base monétaire M2 de 3 trillions de dollars – soit une hausse de 40 % !

Il n’est donc pas surprenant de voir Wall Street festoyer comme en 1999 et d’entendre une pluie d’anecdotes au sujet de promoteurs immobilier qui gagnent des millions en rénovant de vieilles maisons.

Mais toute cette monnaie n’a pas restauré – et ne restaurera jamais – l’économie sur le long terme. Malgré les efforts de la Fed à relancer l’économie, la croissance du PIB pour 2012 n’a été que de 1,5 % et n’a augmenté au cours du quatrième trimestre que de 0,1 % par rapport à l’année précédente, ce qui ne laisse pas d’espoir pour des jours meilleurs. Cette année, les consommateurs auront à s’adapter à des taxes toujours plus élevées, à une hausse des taux d’intérêts et à une hausse du prix du carburant à la pompe dès le mois de mars. Et ne vous attendez pas à ce que les exportations relancent l’économie. Le PMI Européen est clairement en phase de contraction, et la Chine communiste est occupée à gérer son taux de croissance en construisant de plus en plus de villes fantômes – un plan économique dangereux et clairement insoutenable.

Cela signifie que la Réserve fédérale maintiendra les taux d’intérêts à des niveaux plus bas que jamais pour une durée bien plus longue que le temps qu’il a fallu aux bulles du passé pour gonfler. Il se passera des années avant qu’elle commence à diminuer son expansion monétaire qui s’élève actuellement à 85 milliards de dollars par mois. D’ici là, la croissance monétaire continuera d’aspirer de l’air pour gonfler l’immobilier et les obligations.

Les conséquences que tout cela aura sur les investisseurs et l’économie seront très profondes. Non seulement l’économie se dirigera graduellement vers une situation prononcée de stagflation, plus important encore, les bulles créées par la Fed s’avèreront bien plus importantes et plus dévastatrices que toutes les autres bulles que nous avons traversées jusqu’à présent. Les prix des capitaux et de l’immobilier sont déjà bien plus importants que ce que leurs fondamentaux sont capables de supporter. Mais ils ne sont rien en comparaison à l’évaluation distordue de la dette souveraine des États-Unis. L’explosion de la bulle de la dette sera bien plus dévastatrice que la déflation apportée par les débâcles de la NASDAQ et du secteur immobilier. Malheureusement, c’est encore une fois la classe moyenne qui s’en trouvera le plus affecté, et à une échelle bien plus grande que lors de l’explosion des deux bulles précédentes.

L’économie est en marche vers une volatilité sans précédent, entre inflation rampante et déflation, et nous pourrons en remercier Bernanke et sa décision d’augmenter la dette fédérale de 7 trillions de dollars depuis 2008. Les investisseurs doivent se préparer dès maintenant. Il nous reste encore un peu de temps avant que tout s’effondre.

Espérer le meilleur et se préparer au pire, avec Kontre Kulture :

 






Alerter

12 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #372034

    Du papier hygiénique à l’effigie de Benjamin Franklin ? Perso je ne me torcherai jamais le fias avec le portrait d’un antisémite fervent comme lui qui, dans son testament politique, met en garde le peuple américain contre les agissements du peuple "élu" .

     

    Répondre à ce message

  • Dans le Point du 21 février un article sur la Réserve Fédérale américaine annonçait qu’elle pourrait préparer une bulle spéculative géante.

    En gros, le trésor américain fait de nouvelles dettes pour rembourser les anciennes et la FED s’est lancée à la fois à faire de la fausse monnaie à grande échelle et une manipulation sans précédent des taux d’intérêt.

    Réflexion d’un connaisseur : "l’état (américain) tout entier est une chaîne de Ponzi"... l’expert s’appelle : Madoff... et il s’y connait.

     

    Répondre à ce message

  • #372058

    Depuis 1971 , depuis que Nixon a mis un terme à la convertibilité du dollar, c’est à dire depuis 42 ans, on entend des économistes prophètes de malheur, des Cassandre de Prisunic ou de télé c’est la meme chose, nous annoncer une apocalypse financière, meme la disparition de la Civilisation, Plouf ! dans un trou noir financier, bancaire etc . Et rien ne vient . Les journaleux jouent à nous faire peur, c’est vendeur .

     

    Répondre à ce message

  • #372134

    Par contre si vous trouvez du PQ à l’effigie de Sarko, je suis acheteur ! L’idéal ce serait qu’il y ait l’effigie de Sarko ET celle de Hollande, on ferait coup double et ça ferait faire des économies !

     

    Répondre à ce message

  • Article economiciste au possible, mais finalement relativement honnête. Je partage la ligne ER , pourtant je ne comprends pas vraiment cette remise en question du dérèglement climatique, comme si c’était un complot. A vrai dire, il me semble qu’il manque une petite pièce à notre puzzle : l’importance de l’énergie dans le système. L’énergie fossile bien entendu qui n’est que du capital (d’energie solaire) accumulé par la nature que l’on dilapide à vitesse grand V. Mais qui est le facteur essentiel de la croissance (jusque dans les années 1970) du système capitaliste. Depuis on nous perfusionne au crédit mais c’est simplement une façon pour les riches de se payer une assurance à moindre coup sur les pauvres ! ça ne changera pas la réalité physique que nous nous dirigeons vers une société au prix de l’énergie élevé (la corrélation entre l’accélération de la capacité à la société à capter de l’énergie fossile et la croissance du pib est juste énorme, voire JANCOVICI). Où les vieille recette pour augmenter encore et encore ce satané pib ne pourront plus fonctionner. Je ne crois pas vraiment que le plan "économique" d’Hitler puisse fonctionner comme certain le suggère sur ce site. Je pense qu’il nous faut reconsidérer notre mode de vie, notre perception de la réalité, et in fine détruire le cartésianisme en le dépassant !

     

    Répondre à ce message

  • #372393

    pour une fois je suis d’accord avec Lauburu, le système ne se cassera jamais la gueule de lui même, ils marchent sur la tête mais ce sont des prestidigitateurs, et ils auront toujours une nouvelle souris à nous sortir de leur manche à chaque crise car tout ce système est virtuel et la machine est entre leurs mains ; la seule issue étant que l’économie réelle se dégrade à un point tel que les peuples se révoltent réellement (et c’est pas demain la veille) :

    rien ne se perd, tout se transforme, une crise c’est donc aussi une énorme possibilité de se faire un max, ceux qui perdent ont trop tendance à l’oublier

     

    Répondre à ce message

    • #372515

      pourquoi ne se casserai t-il pas la gueule le système financier puisque lauburu le dit lui même "Depuis 1971 , depuis que Nixon a mis un terme à la convertibilité du dollar, c’est à dire depuis 42 ans" le QE illimité aura une limite ,celle en autre de la confiance des populations et des états en cette monnaie qui a perdu 98% de sa valeur en 100 ans.
      ce qui est sur c’est que les supra-élites on tout prévu pour eux en tout cas puisqu’ils désirent cet éffondrement financier pour imposer le NWO

       
  • Attention, vue la tension actuelle un peu partout si une bulle explose ça serait peut être le moment pour l’oligarchie de profiter du chaos pour finaliser la globalisation du monde. Ça pue quand même la mort toute cette histoire !

     

    Répondre à ce message