Egalité et Réconciliation
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Les dangers de la planche a billets

Par Clovis Casadue pour FLASH

Alors qu’on regarde vers les “révolutions arabes”, l’Union européenne, elle, continue de s’enfoncer. Comme un bois flottant auquel on s’accroche en guise de bouée, les Banques centrales font marcher la planche à billets.

Ainsi, ces “révolutions arabes”, à propos desquelles on se perd souvent en conjectures – sinon que la fin de ces régimes, agencée avec la même rigueur qu’une chute de dominos, ressemble de plus en plus à un à un scénario hollywoodien, à moins que ce soit celui d’un cinéma plus oriental. Pendant ce temps l’Union européenne, elle, continue de s’enfoncer.

Depuis le début de la crise financière en 2008, qui s’est depuis transformée en crise des États, on estime que 21,8 millions de femmes et d’hommes ont perdu leur travail dans l’UE. L’année dernière, 20 % des Européens en dessous de 25 ans étaient victimes du chômage. En additionnant les proches des chômeurs,on peut établir qu’il y a actuellement environ cinquante millions de citoyens vulnérables dans l’UE.Cela sans prendre en compte les “working poors”,les travailleurs pauvres, c’est-à-dire ceux dont l’emploi ne permet plus d’assurer pleinement leur existence. Scénario hollywoodien

Le terme de “planche à billets” appartient désormais au passé.Aujourd’hui, pour dissimuler la réalité, on parle de “quantitative easing” (assouplissement quantitatif). Il s’agit toujours pour une banque centrale de créer de la monnaie, mais dans le but de racheter des emprunts d’État du gouvernement. La FED a été la première à procéder ainsi dès novembre 2008. Cette politique, qui était censée stabiliser le marché de l’immobilier, n’a pas porté ses fruits. Les marchés financiers se sont certes un peu calmés mais le marché de l’immobilier n’a absolument pas été assaini.

Mais peu importe, les autres banques centrales ont emboîté le pas de la FED. La Bank of England, le Japon et la Banque centrale européenne (BCE) procèdent maintenant de la même manière. Et comme les mêmes mauvaises idées ne peuvent mener qu’aux mêmes échecs, le capital propre de la BCE va devoir prochainement être doublé au moyen de contributions de ses membres afin de couvrir ses pertes abyssales. Les banques centrales peuvent créer des billets de banque en appuyant sur un bouton, mais elles ne peuvent pas en contrôler les effets à moyen terme. La politique monétaire d’aujourd’hui déterminant le taux d’inflation d’après-demain, on peut être assuré que l’augmentation considérable de la masse monétaire en circulation entraînera d’ici une ou deux années à une dévaluation massive.

Les banques centrales essaient uniquement de gagner un peu de temps, mais leur politique ne fait qu’augmenter les risques d’inflation, et donc une augmentation sévère des prix, déjà largement anticipée par les acteurs économiques. Or, il y aura un moment où nous nous retrouverons dans une impasse dont on ne pourra sortir que par une réduction de l’énorme excédent de liquidités global. Cela nous coûtera une récession mondiale, mais plus on attendra, plus la crise sera sévère. Scénario oriental

Aussi, quand les “révolutionnaires” de Tunisie et d’Egypte manifestent avec des pancartes indiquant à l’attention de l’Occident : “Nous voulons une démocratie comme la vôtre”, il y a de quoi rester songeur. D’ailleurs, on pourrait se demander si, pour la plupart d’entre eux, les revendications de liberté et de démocratie affichées ne se limitent pas en réalité à pouvoir accéder à quelques iPhone, iPad et autres gadgets à la mode, en échange d’un salaire d’esclave provisoirement amélioré.

Ils ne seront pas déçus, car l’Occident est une vieille catin qui sait éviter les obstacles par le renouvellement et le rajeunissement des structures de l’apparence : le tyran Ben Ali avait à peine quitté le pouvoir que l’administration américaine faisait limoger le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie par le “gouvernement provisoire”, afin de le remplacer par Mustapha Kamel Nabli, ancien économiste en chef du département Moyen-Orient de la Banque mondiale (BM).

Les nouvelles démocraties arabes qui suivront ces “révolutions” ont déjà commencé à vendre à leurs indigents des images de liberté, de personnalité, d’autonomie, de vie naturelle, sous forme d’ombres de bonheur. Elles favoriseront l’accès au gouvernement d’hommes “providentiels”, qui promettront d’en finir avec toutes les misères et toutes les injustices du passé, mais qui, finalement, seront contraints de suivre les directives de leurs maîtres ou de disparaître, engloutis par une élection malheureuse, une guerre civile ou une mort brutale inexpliquée. The show must go on.