Egalité et Réconciliation
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Les derniers billets en francs encore échangeables sortent des armoires

Fin 2010, 50 millions de billets des séries encore échangeables, pour une valeur en euros de 602 millions, étaient encore en circulation, selon la Banque de France.

Tous les billets des séries concernées sont repris à l’échange quel que soit leur état, pourvu que la moitié du papier au moins soit présentée.

A Nice, un caissier s’attend malgré tout à ce que l’effet psychologique, lié à l’arrêt de la convertibilité de tout billet en francs, entraîne une ultime vague.

Pour rebondir sur l’événement, des commerçants de plusieurs villes de province se sont remis à accepter temporairement les fameux billets encore échangeables.

Depuis le 19 décembre, une trentaine de commerçants de Saverdun, localité de 4.600 habitants dans l’Ariège, ont reçu 15.000 francs sous forme d’anciens billets (2.200 euros environ) en paiement de leurs articles.

Il s’agit de pousser à la consommation et d’inciter à dépenser de l’argent qui ne l’aurait pas été puisque "les gens n’auraient pas forcément pris la peine d’aller à la Banque de France à Toulouse pour échanger un billet de 20 francs", explique Grace Ballandi, présidente de l’Union des commerçants et artisans de Saverdun (UCAS), à l’initiative de l’opération.

A Mont-de-Marsan (Landes), le droguiste Philippe Chabaud accepte depuis décembre les paiements en francs jusqu’au 4 février.

"Je vois en moyenne quatre à cinq personnes chaque jour qui me paient en francs, certains viennent même des départements voisins", observe-t-il, indiquant néanmoins qu’il ne rend pas la monnaie sur un billet en francs.

"On voit que les gens, qui ont en moyenne plus de cinquante ans, ont gardé des francs chez eux, dix ans après", rapporte-t-il.

A Decize (Nièvre), le caviste Antoine Rainon accepte les francs jusqu’à la mi-janvier mais a connu moins de succès, avec seulement 500 francs collectés depuis mi-décembre.

"Le mois de janvier est relativement creux, alors pourquoi ne pas essayer ça ?", souligne Christine Bonfillon, gérante de la Maison de la presse de Fuveau (Bouches-du-Rhône), où la majorité des commerçants accepteront les vieilles coupures à partir de mardi.