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Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, semble être plus conciliant que Mahmoud Ahmedinejad, son prédécesseur. Une attitude qui se traduit par une recherche d’un dialogue avec Barack Obama, son homologue américain. On le sait, le contentieux porte notamment sur l’intention prêtée à Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire.
A priori, la Maison Blanche n’est pas hostile à cette démarche, "à condition, a expliqué son porte-parole, Jay Carney, que les Iraniens répondent sérieusement aux exigences de la communauté internationale en renonçant à leurs programmes d’armements nucléaires." Si Washington reconnaît que le "le nouveau gouvernement a dit beaucoup de choses intéressantes et encourageantes", il n’en reste pas moins que "les actes sont plus importants que les mots."
En attendant une possible rencontre entre les deux dirigeants à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, les forces armées iraniennes ont montré une partie de leurs muscles, le 22 septembre, en présentant 30 missiles balistiques d’une portée théorique de 2 000 km, ce qui les rend capable d’atteindre les bases militaires américaines implantées au Moyen Orient ainsi que le territoire israélien. C’est la première fois qu’autant d’engins de ce type ont été montrés à Téhéran.
"Au cours des 200 dernières années, l’Iran n’a jamais agressé un autre pays. Aujourd’hui encore, les forces armées de la République islamique et le régime ne commenceront jamais une agression dans la région, mais résisteront toujours avec détermination et de manière victorieuse face aux agresseurs", a commenté le président iranien Hassan Rohani lors de ce défilé.
Parmi ces 30 engins, 12 étaient des Sejil. Une première version de missile a été testée la première fois en novembre 2008. Composé de deux étages, il fonctionne grâce à autant de moteurs à combustion solide. Ce modèle a donné lieu à un dérivé, le Sejil -2, désigné aussi Ghadr -110, dont 18 exemplaires ont été présentés par les forces iraniennes.
Ces missiles à carburant solide présentent un avantage indéniable par rapport aux engins de la famille Shahab, dérivés du Nodong nord-coréen, lequels demandent plusieurs heures de préparation avant d’être lancés (le temps de remplir les réservoirs). En effet, ils peuvent être mis en oeuvre plus rapidement, ce qui les rend difficilement détectables par les satellites.
En outre le commandant de la marine des Gardiens de la révolution (les pasdarans), l’amiral Ali Fadavi, a de nouveau affirmé que l’Iran a la capacité de détruire les porte-avions américains croisant dans le golfe arabo-persique. Pour cela, cette force dispose de missiles ainsi que de petites unités rapides pouvant compter sur une importante puissance de feu.
Par ailleurs, l’Iran pourrait obtenir les systèmes de défense aérienne S-300 russes. En 2010, le contrat conclu à cet effet avec Moscou avait été dénoncé par le président russe de l’époque, Dmitri Medvedev, pour des raisons peu claires (il a été dit qu’il s’agissait d’appliquer les sanctions votées par l’ONU à l’égard du régime iranien ou qu’un pacte avait été passé avec Israël en échange de technologies concernant les drones). Et cela avait entraîné le dépôt, auprès de la cour d’arbitrage de Genève, d’une plainte par Téhéran afin d’obtenir 4 milliards de dollars de dédommagement.
Quoi qu’il en soit, et suite à l’épisode des armes chimiques syriennes, le président Poutine aurait proposé à la partie iranienne, en échange d’un abandon des poursuites, des système Anteï-2500, c’est à dire une version modifiée du S-300V destinée à l’exportation qui serait plus adaptée aux besoins de l’Iran. En juin, il avait été question d’une livraison de systèmes sol-air Tor, aux performances nettement moindre. Ce qui avait été refusé par Téhéran.
