Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Les limites du show télé : quand Hanouna veut inviter Jawad, le logeur d’Abaaoud...

 

 

Ce n’est pas une simple polémique : l’animateur star du moment (Ardisson s’est perdu dans un projet inutile et coûteux, Drucker et ses 80 piges sont poussés vers France 3, l’Ehpad de France Télévisions, et Ruquier parle de son jeune amant) a voulu faire un coup en invitant Jawad (Bendaoud), le logeur d’une partie des terroristes survivants du 13 Novembre, qui seront abattus à Saint-Denis, cinq jours après le massacre (131 morts, 450 blessés graves). Malheureusement, pour Hanouna et l’audimat, une survivante s’est indignée.

 

 

Et comme rien ne se perd, devant la levée de boucliers, Hanouna arrive à en faire une émission, ce qui est le principe « GTI » de TPMP : tout fait ventre, tout fait vendre !

 

 

 

Pendant ce temps, les dernières parties civiles racontent cette terrible soirée, dans un procès qui aura été complètement éteint, à la fois par la crise ukrainienne, mais aussi par les limites qui lui ont été données, et de manière très claire par le président de la cour lui-même : on s’en tient aux faits, on n’enquête pas sur les commanditaires, on n’est pas là pour juger le renseignement.

Ne pas faire « un autre procès que celui des terroristes »

« Ce n’est pas de moi que vont venir les critiques sur les dysfonctionnements éventuels, et je ne suis pas sûr que ce soit l’objet de ce procès », a de son côté rassuré le président de la cour. Depuis le début du procès, Jean-Louis Périès a, plusieurs fois, tenté de recadrer les débats, rappelant le cadre de la saisine. « Notre cour d’assises a pour fonction d’examiner les charges retenues à l’encontre de chacun des accusés », expliquait-il dès son propos introductif. (France Info)

On juge les gens qu’on a chopés, point. Et on écoute les témoignages, la larme à l’œil. Ce qui place d’emblée ce mégaprocès dans une optique émotionnelle et non plus informationnelle. Puisque même les agents du renseignement, français ou belge, qui se sont succédé à la barre, n’ont rien apporté. Parfois, un peu d’empathie, de commisération, mais rien qui puisse expliquer comment cette opération de guerre a pu être montée et réalisée alors que les commanditaires et les protagonistes, depuis leur immeuble de Raqqa, étaient logés par le renseignement extérieur, tandis que la cible figurait en haut de la liste des cibles potentielles.

Outre la surveillance des djihadistes, plusieurs victimes interrogent aussi la prévention des actes de terrorisme. « Nous savions qu’il y avait des menaces d’attentats », a ainsi assuré un père endeuillé, qui se demande ce que l’« État » a fait pour tenter de prévenir ces attaques. « Si mon fils avait su que le Bataclan était une cible potentielle, il ne serait pas allé au [concert] », veut croire un autre père meurtri. Ce dernier, qui évoque par ailleurs une « enquête parfaite », aspire à ce que le procès permette de relever d’éventuels « dysfonctionnements ». (...)

« Aucune faute ne peut être imputée aux services de police pour n’avoir pas mis en œuvre un dispositif de sécurité particulier autour de la salle de spectacle du Bataclan après le mois d’août 2015 », a de son côté jugé le tribunal administratif de Paris en 2018. L’instance, saisie par une trentaine de victimes ou proches de victimes, n’a pas reconnu la « responsabilité » de l’État et de ses services dans la prévention de cette attaque. Ni de manquements de la part de l’État dans la surveillance des terroristes à l’origine des attentats du 13-Novembre ou de défaut de coopération avec les services de renseignement des autres pays. (France Info)

On ne reviendra bien sûr pas sur le rôle de la chaîne de commandement, de Valls au préfet de Paris, en passant par la « neutralisation » de la BI au profit de la BRI, tout ceci est connu sur E&R.

Alors, sur ce tas de fumier, la couille d’Hanouna pèse bien peu de chose, c’est haro sur le baudet !

 

 

 

Quant au Jawad, le logeur d’asociaux, de sans-papiers ou de mecs en cavale, son assurance et son humour désarçonnants peuvent s’expliquer par une éventuelle collaboration. On appelle ça une balance, et les marchands de sommeil, connus des services de police, travaillent souvent en doublette... La preuve, à Marseille, dans la filature de terroristes de l’opération Ulysse, l’un d’entre eux a été rerouté vers un marchand de sommeil qui l’a piégé.

Extrait de l’enquête de Mediapart consacrée à l’affaire « Ulysse », cet attentat neutralisé dans l’œuf par la DGSI en novembre 2016

Car un second cyberpatrouilleur de la DGSI a infiltré le bureau des attentats de l’État islamique après la défection d’un autre sympathisant de l’organisation terroriste. El-Hakim ou un de ses proches avait contacté l’homme, puis lui avait demandé de récupérer les 4 000 euros à Trappes, mission dont El-Hanafi s’était finalement chargé. Une nouvelle « enquête sous pseudonyme » est initiée quand le sympathisant est venu trouver les services de renseignement. Et cette fois, le commanditaire de l’attentat demande à un policier s’il est capable de trouver un hébergement sécurisé pour El-Hanafi à Marseille.
Bien sûr, il peut.
Le 18 novembre, à 20 h 27, le commanditaire – qui n’est pas affublé, en procédure, d’un nom aussi romanesque que Priam, mais du plus prosaïque OpEx (pour opérations extérieures) – insiste.
« Le frère, demain, inch’Allah, il arrive [à Marseille – ndlr]. Il ne reste pas longtemps. Lui, il est pressé [de passer à l’acte – ndlr]. » Le cyberpatrouilleur donne le numéro d’un contact à Marseille, un marchand de sommeil, en réalité un autre policier infiltré, à charge pour le commanditaire de le communiquer à son homme en route pour la cité phocéenne.
Mais Hicham el-Hanafi est un clandestin trop distrait. Il a mal orthographié le numéro que lui a donné son émir en Syrie. Il ne parvient pas à joindre le faux marchand de sommeil et trouve refuge auprès de la concurrence, chez un Afghan. Son émir le contacte dans la soirée pour lui redonner le bon numéro et l’exhorter à quitter les lieux.
« Éloigne-toi de cet Afghan, recommande l’émir. On ne sait pas à qui on a affaire ! »
Alors El-Hanafi obéit et, à 23 h 14, prend langue avec le policier infiltré. Un rendez-vous est fixé dans l’heure devant le 12, un immeuble de béton gris de la rue Pontevès.
Il est minuit passé de 52 minutes dans la nuit du 19 au 20 novembre lorsque la voiture de l’agent « Franck » s’arrête devant le 12 de la rue Pontevès. L’agent patiente dix minutes avant de voir un homme sortir de l’immeuble et monter dans son véhicule. En route vers le logement que Franck est censé lui louer, l’inconnu s’assure qu’il est bien possible de se faire à manger dans l’appartement, où il compte rester cloîtré.
À un feu rouge, la voiture s’arrête. Le groupe d’appui opérationnel de la DGSI surgit et procède à l’interpellation de Hicham el-Hanafi.

 

Alors, Hanouna sait-il ce qu’il fait en invitant le logeur d’Abaaoud après la tuerie ? Jawad a fait ses 4 ans, il est désormais libre. Il a payé sa dette...

Comme prévu, sur E&R :

 






Alerter

40 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
Afficher les commentaires précédents