Egalité et Réconciliation
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’’Les pays européens savaient que les statistiques de la Grèce étaient fausses’’

Dans une interview qu’il a donnée à la Tribune, le ministre belge des Finances, Didier Reynders, s’est exprimé sur la crise actuelle de la zone euro.

Il rappelle qu’en cas de défaut de la Grèce, il pourrait y avoir une cascade d’autres faillites à suivre, comme cela s’était passé lors de la faillite de la banque Lehman Brothers. Il pourrait y avoir contagion sur d’autres pays de la zone euro, tels que l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, mais aussi l’Italie, la France, et la Belgique.

Il estime qu’il faut faire participer les banques et les compagnies d’assurance au renflouage de la Grèce, mais de manière volontaire. Car les banques et les compagnies d’assurance, ce sont surtout les épargnants qui ont leur argent dans les banques, c’est à dire tout le monde. Si le plan de secours est forcé, on risque de dissuader les banques à offrir leurs concours dans le futur.

« Dès l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001 on savait ses statistiques fausses. Je présidais l’Union européenne à cette époque. Les Européens sont donc pour partie responsables de la situation. »

Pour lui, l’euro a été bénéficiaire aux pays exportateurs de l’Europe du Nord qui ont pu exporter vers les pays de l’Europe du Sud. Il rappelle que lors de la crise financière, les pays n’ont pas hésité à soutenir les banques, alors que les sommes en cause se chiffraient en « trillions ».

La dette cumulée de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande ne représente que 6% du PIB de la zone euro. Il faut prêter de l’argent à la Grèce, mais sans rémunération importante : « Je n’ai pas envie de demander à la population grecque de rémunérer fortement la population belge pour son aide, sinon ce n’est plus de la solidarité. »

Il se dit serein à propos de la Belgique, rappelant que la dette qui présentait 140% du PIB en 1993 est passée à moins de 100% du PIB, et que les fondamentaux sont bons. Il reste cependant à réformer institutionnellement le pays.