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Les rebelles syriens se lancent dans le commerce pétrolier

Le pétrole syrien est devenu une source de revenus pour diverses forces de l’opposition syrienne, y compris les islamistes. Les chefs militaires rebelles qui contrôlent les régions pétrolifères au nord-est du pays vendent l’or noir à 13-50 dollars le baril, le versant avec des seaux dans les camions citernes venant de Turquie. Tout cela alors que le pétrole est coté actuellement en bourse à hauteur de 103 dollars le baril, écrit lundi le quotidien Izvestia.

"Une partie des puits pétroliers est entre les mains de groupuscules armés qui ont libéré ces régions des troupes de Bachar al-Assad, déclare Mahmoud al-Hamza, membre du Conseil national syrien (CNS) d’opposition. Selon les chefs militaires rebelles, l’argent récolté sert à acheter des armes ainsi que de la nourriture pour la population locale."

Il remarque que les régions prises par les rebelles sont coupées de l’État. Les habitants ne reçoivent ni salaires ni retraites et ne sont pas approvisionnés en nourriture. Dans ces conditions, ils doivent survivre par tous les moyens, y compris en vendant le pétrole à prix cassés.

"La population et les chefs militaires construisent de mini-raffineries pour produire de l’essence et du fuel", a déclaré al-Hamza. La qualité de ce produit est faible et la production pollue l’environnement mais la population n’a pas d’autre solution pour survivre. Une raffinerie coûte près de 230 000 dollars et permet de raffiner jusqu’à 200 barils par jour.

Ceux qui n’ont pas les moyens d’installer une raffinerie ont une méthode de substitution : allumer un feu autour d’une citerne remplie de pétrole brut. En chauffant, le pétrole s’évapore et passe par un long tuyau métallique refroidi pour obtenir un condensat. Au final on obtient un carburant bas de gamme.

Par ailleurs, le CNS et la Coalition nationale syrienne, organisme représentant l’opposition étrangère contre Assad, nient formellement gagner de l’argent sur ce "secteur pétrolier" mais ne cachent pas avoir des projets dans ce sens.

"Après le renversement d’al-Assad et la mise en place d’un gouvernement provisoire, on rétablira le contrôle des régions pétrolifères", a déclaré la porte-parole de la coalition Sarah Karkour. "À l’heure actuelle on élabore les plans de relance économique de la nouvelle Syrie."

L’Union européenne a également promis d’acheter du pétrole à l’opposition.

Pendant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE en avril à Luxembourg, il a été décidé d’assouplir les sanctions contre la Syrie adoptées en 2011 suite aux actions du régime d’al-Assad. Les ministères avaient décidé à l’époque qu’il était acceptable d’acheter des hydrocarbures aux rebelles.

Mais Moscou avait qualifié cette initiative de "contreproductive" et "empêchant le règlement du conflit".

"L’opposition actuelle doit d’abord s’unir et trouver une approche commune pour pouvoir vendre du pétrole", estime l’expert Anthony Skinner du centre britannique d’analyse des risques Maplecroft.

De plus, les rebelles manquent d’ouvriers compétents. S’ils lançaient ce commerce avec l’UE l’aviation d’al-Assad chercherait à détruire les convois transportant le pétrole à l’étranger. Et il serait impossible d’utiliser les oléoducs qui mènent aux raffineries de Homs, car ces régions sont contrôlées par Damas.

Avant le conflit la Syrie produisait 121,8 millions de barils par an et possédaient des réserves de 3 milliards de barils. Après deux ans de conflit la production a été pratiquement divisée par deux. Afin de compenser le manque d’hydrocarbures, les autorités syriennes comptent commencer la production en Méditerranée.

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