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Libération des otages des FARC : Les "observateurs" internationaux sont arrivés en Colombie

Tout est en place à Villavicencio pour l’opération de libération de trois otages des FARC : les émissaires de sept pays invités par Hugo Chavez à participer à cette libération sont en Colombie depuis samedi et n’attendent plus que le feu vert de la guérilla. Le président vénézuélien espère boucler la mission d’ici lundi au plus tard.

Selon le représentant brésilien Marco Aurelio Garcia, ainsi s’est achevée la "phase deux" de cette très médiatisée opération de récupération des otages, que Hugo Chavez a intitulée l’"opération Emmanuel", en l’honneur du petit garçon de Clara Rojas, né en captivité et qui aurait environ trois ans.

Les préparatifs de la libération de Clara Rojas, directrice de campagne d’Ingrid Betancourt, de son fils, et de la parlementaire Consuelo Gonzalez, traînent en longueur depuis plusieurs jours. La libération avait été envisagée pour Noël, mais a été retardée.

Samedi, le président Chavez a déclaré lors d’un entretien téléphonique avec la télévision publique qu’il espérait que l’opération puisse être réalisée dimanche ou lundi. Mais il n’a pas exclu qu’elle puisse se solder par l’échec, dénonçant des tentatives de "harcèlement" des Etats-Unis et de groupes colombiens opposés à cette mission.

"A l’intérieur et à l’extérieur de la Colombie, il y a des gens qui misent sur un échec de l’opération", a-t-il souligné. Il a cité "l’appareil technologique" des Etats-Unis, qui cherchent, "avec leurs espions et leurs avions, à déstabiliser et à provoquer la guerre". Il n’a pas étayé ses accusations de harcèlement.

Marco Aurelio Garcia avait déclaré plus tôt que le groupe d’observateurs espérait pouvoir s’envoler de Villavicencio pour le point de rendez-vous avec la guérilla "au plus tard demain (dimanche) matin".

Le coordinateur général de l’opération, l’officier de marine à la retraite Ramón Rodríguez Chacín, a expliqué à la presse qu’il ne manquait plus que les coordonnées que doivent fournir les Forces révolutionnaires armées de Colombie pour passer à la phase trois. Ces instructions des FARC resteront secrètes, a-t-il ajouté : seules le CICR et les pilotes des hélicoptères en auront connaissance.

Du groupe d’"observateurs" internationaux, représentant la France, la Suisse, le Brésil, l’Argentine, l’Equateur, la Bolivie et Cuba, le plus prestigieux est l’ancien président argentin Nestor Kirchner, époux de la présidente actuelle. Ce dernier est arrivé à bord d’un avion présidentiel argentin, tandis que les autres empruntaient trois Falcon du gouvernement vénézuélien.

Ils accompagnent le Commissaire à la paix du gouvernement colombien, Carlos Luis Restrepo, et des représentants du CICR (Comité international de la Croix-Rouge).

Egalement arrivé à Villavicencio samedi, le réalisateur américain Oliver Stone. "Je représente nombre de progressistes d’Amérique qui voudraient voir changer la manière dont nous travaillons avec les FARC et le gouvernement du Venezuela", a-t-il déclaré. Quant aux familles des otages, elles attendent au Venezuela que les détails de l’opération soient finalisés, a-t-il ajouté.

Précédant les émissaires internationaux, deux hélicoptères de fabrication russe appartenant au gouvernement vénézuélien mais arborant l’insigne de la Croix-Rouge, avaient décollé vendredi de l’aéroport vénézuélien de Santo Domingo, à environ 660 km de Caracas, pour gagner la Colombie et Villavicencio, ville à 75 km de Bogota.

Le président Chavez a en personne supervisé le départ de ces hélicoptères et de la délégation vénézuélienne dirigée par le chef adjoint de la diplomatie Rodolfo Sanz.

Portant pour l’occasion le béret rouge de ses années de parachutiste, le bouillant Chavez avait fait de ce "top-départ" à l’"opération Emmanuel" un temps fort médiatique, épaulé par Oliver Stone et une autre médiatrice dans la crise des otages, la sénatrice de la gauche colombienne Piedad Cordoba.

AP

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com