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Libye : Les forces du colonel Kadhafi continuent de bombarder Misrata et Zentane

Le 19 mai dernier, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait déclaré, à Bratislava, que l’opération Unified Protector, dont l’action est bornée par la résolution 1973 des Nations unies, avait « sérieusement cassé la machine de guerre de Kadhafi ».

Seulement voilà, les forces loyalistes semblent avoir trouvé des ressources supplémentaires car, depuis quelques jours, elles pillonent avec des obus de mortier et des roquettes Grad, la ville portuaire de Misrata, qui, contrôlée par les rebelles, est située à 200 km à l’est de Tripoli.

Selon ces derniers, les troupes du colonel Kadhafi sont bloquées sur une ligne de front située à 25 km de Misrata, les frappes de l’Otan les empêchant de progresser plus en avant.

Par ailleurs, le général canadien Charles Bouchard, qui commandent l’opération Unified Protector, de l’Otan, a accusé, le 27 mai, les troupes du colonel Kadhafi d’avoir miné les environs de Misrata, afin « d’empêcher la population de circuler ». L’officier a toutefois précisé que « ce n’est pas notre mission » de neutraliser ces mines antipersonnel. « Des personnes appropriées s’en chargeront » a-t-il indiqué, sans donner plus de détails.

Des combats ont également eu lieu à Dafinia, à 30 km plus à l’ouest. Un char libyen y aurait été détruit par les rebelles. Ces derniers sont par ailleurs mis en échec dans leur tentative de prendre Zliten, une ville de 200.000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres de Misrata. Selon le Conseil national de transition (CNT), les insurgés y aurait subi de lourdes pertes.

Des bombardements intenses ont également été signalés à Zentane, à 150 km au sud-ouest de Tripoli, à près de la Tunisie. Selon le témoignage d’un docteur de l’ONG Médecins sans frontières (MSF), recueilli par l’agence Reuters, une centaine de roquettes ont été tirées, dans la nuit du 26 au 27 mai, sur cette localité tenue par les rebelles, située dans la région du djebel Nefoussa.

Cela étant, le colonel Kadhafi semble avoir perdu le soutien passif de Moscou. Jusqu’à présent, La Russie, qui s’était abstenue au moment du vote de la résolution 1973 au Conseil de sécurité de l’ONU, a signé la déclaration finale du dernier sommet du G8, à Deauville, laquelle demande son départ. « Le monde ne le considère plus comme le leader libyen » a déclaré Dmitri Medvedev, le président russe, qui a proposé une « médiation » et annoncé l’envoi d’un émissaire à Benghazi, le bastion des insurgés, dans l’est du pays.