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Manifestation à Paris des salariés de Sanofi-Aventis contre des suppressions d’emplois

Des dizaines de salariés de Sanofi-Aventis se sont rassemblés mardi à Paris pour dire "non aux suppressions d’emplois" face aux bénéfices du groupe pharmaceutique, en marge d’une rencontre entre le directeur général et des élus. Sanofi-Aventis, qui a lancé en juillet 2009 un plan visant à lui faire économiser deux milliards d’euros en 2013 par rapport à 2008, a annoncé le 10 février avoir réalisé le plus gros bénéfice du CAC 40 en 2009 avec 7,8 milliards d’euros. Le groupe a prévu en 2010 "davantage d’économies qu’initialement prévu", ce que la CGT interprète comme de nouvelles suppressions d’emplois en perspective.

Entre 2009 et 2010 en France, "3.000 emplois directs, dont 1.300 en recherche" ont ou vont être détruits d’après le syndicat, à l’origine du rassemblement, auxquels se sont joints des représentants de FO, de Sud et de la CFDT notamment.

Selon le président de Sanofi-Aventis France, Christian Lajoux, le plan mis en place par le groupe prévoit quelque 900 départs sur une base volontaire dans la recherche en 2010 et 2011, et 400 départs de visiteurs médicaux et 340 d’employés des fonctions centrales, qui ont déjà été effectués. Le groupe est, en outre, en discussion avec plusieurs repreneurs possibles pour la cession de son site de recherche de Porcheville (Yvelines), a annoncé le président, qui s’est exprimé à l’issue de la réunion, ayant rassemblé selon lui une centaine d’élus.

"Pas de plan de licenciement"

"Le projet de réorganisation de Sanofi-Aventis n’est pas un projet de suppression d’emplois ou de suppression de sites", a déclaré Christian Lajoux. "Oui, il y aura sûrement d’autres adaptations à faire, mais en tout état de cause, il n’y aura pas de plan de licenciement", a-t-il ajouté. Sanofi-Aventis emploie 28.000 personnes en France, soit environ un tiers de ses effectifs. Le groupe y réalise environ 10 % de son chiffre d’affaires, selon Christian Lajoux, qui a rappelé que Sanofi avait investi quelque deux milliards d’euros en France depuis cinq ans.

"Après le secteur des visiteurs médicaux, les fonctions centrales et la recherche, il est certain que la direction va s’attaquer à la chimie et la production", redoute de son côté Jean-François Chavance (CFDT). Quelques élus locaux se sont joints aux manifestants, dont André Chassaigne, député PCF, dont la circonscription dans le Puy-de-Dôme comprend le site chimique de Vertolaye. Avec d’autres députés, il a demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’industrie pharmaceutique française. Les manifestants ont été tenus à distance par les forces de l’ordre du lieu où se tenait la rencontre entre le pdg et les élus visant à présenter sa stratégie.