Egalité et Réconciliation
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Nationalisme et racisme, ou l’imposture de l’idéologie dominante

Par Charles R.

Se réclamer du nationalisme en France aujourd’hui, c’est s’exposer à un double châtiment.

C’est d’abord se dresser contre le système politique en place en affichant clairement un dessein malveillant, celui de contrarier la nécessaire sujétion d’un peuple aux lois du marché mondialisé, auquel le souverainisme national est un frein. La conséquence de cet outrage s’observe quotidiennement dans la presse écrite, à la télévision ou sur les ondes radiophoniques, pour se répandre jusque dans les dîners en société, et constitue le second risque, celui de la stigmatisation. Quelle réception pour un discours nationaliste au cours d’une émission télévisée, sinon celui de l’anathématisation, de la dénaturation, voire de l’injure ? Si bien que pour défendre sa théorie, le discoureur nationaliste aura bien moins l’opportunité de débattre que de se débattre, sauver l’honneur faute de pouvoir sauver sa peau, vertu dont ses détracteurs seraient fort inspirés de se pourvoir.

Malhonnêteté intellectuelle qui conduit les missionnaires médiatiques à incriminer les porteurs du discours nationaliste du pire des péchés, celui de racisme -ou, quand l’élégance les dispute à la probité, de discours de haine. Le nationalisme appelle le racisme, donc, comme le samedi soir appelle la boîte de nuit, mécaniquement, évidemment, sans que l’on sache exactement pourquoi, et surtout sans que l’on puisse le contredire. De même que Descartes écrivait que si nos sens nous apprenaient quelque chose sur le monde, cela constituait une bonne raison d’en douter, nous pouvons a priori soupçonner de pernicieux le glissement opéré par les media de nationalisme à racisme, si tant est que les media incarnent le bon sens.

Le nationalisme, c’est la défense accordée prioritairement aux intérêts de la nation et de son peuple. Le racisme, c’est, au sens large, l’hostilité éprouvée ou exprimée envers un individu ou un groupe d’individus fondée sur sa couleur de peau, sa culture originelle ou sa religion. Le lien logique entre les deux notions est donc, à ce stade, tout à fait inapparent. A moins de ne présupposer l’appartenance à une nation dite comme subordonnée à des caractéristiques ethnico-culturelles, ce qui sous-tendrait le refus de considérer comme membre de la communauté nationale un individu ne répondant pas à certaines exigences raciales. Mais qui, en réalité, postule cette connivence racialo-nationale ?

S’il est vrai de prétendre que le nationalisme vise à la protection du peuple français, il est bon de rappeler qu’il profite à tout le peuple français, ce qui revient à dire, en termes administratifs, tous les détenteurs d’une carte nationale d’identité française. Or, il n’aura échappé à personne, pas même aux media et à nos dirigeants (si la conjonction se justifie), qu’il existe des Français d’origines diverses, notamment italienne, portugaise, polonaise, marocaine, algérienne, camerounaise ou sénégalaise. La définition proposée plus haut du nationalisme peut donc être ainsi complétée : le nationalisme est la défense accordée prioritairement aux intérêts de la nation et de son peuple, quelle que soit l’origine ethnique de ceux qui la composent. Cet appendice définitionnel peut sembler superflu, pour quiconque n’incline pas à assimiler nationalité à ethnicité. Les media seraient donc de ces assimilateurs. Quel comble !

Car, à chaque fois qu’un journaliste, homme ou femme politique, ou encore président associatif, frappe le nationalisme du sceau de l’hérésie, il présume qu’être Français, c’est de prime abord une couleur de peau, une origine ethnique. Que signifie, au fond, la question posée à un nationaliste : « Êtes-vous raciste ? » ? Elle signifie que les pourfendeurs invétérés du racisme ne parviennent étonnement pas à intégrer l’idée selon laquelle il n’est nul besoin d’être blanc et chrétien pour être reconnu comme membre de la communauté nationale. On présente couramment les populations françaises d’origines africaine et nord-africaine comme les premiers déficitaires du nationalisme, cependant qu’ils ont obtenu la nationalité depuis parfois plusieurs générations. On dresse des citoyens contre la seule doctrine qui se propose authentiquement de les défendre. On insinue invariablement qu’un homme ou une femme, de par la pigmentation de sa peau, ne sera jamais qu’un Français de second ordre. Quelle honte ! lançait déjà Georges Marchais dans un climat analogue de manipulation politique par l’image. Pour qu’il échappe à la réprobation unanime, le discours nationaliste devrait se targuer indéfiniment de s’adresser à tous les citoyens, assenant ce qu’il considère comme allant de soi, à savoir l’égalité républicaine. Si une question appelle une réponse, elle en donne souvent déjà une, et porte en elle la trace intentionnelle de celui qui la pose. Interroger un tenant du discours nationaliste sur un éventuel racisme, c’est refuser d’accorder à un individu la qualité de membre du peuple, en raison de son origine ethnique.

L’idéologie française, pour persister dans la citation des grands philosophes, est donc, à n’en plus douter, foncièrement raciste.