Constat :
La prévalence de l’obésité en France était de 8,5% en 1997, elle est à plus de 15% aujourd’hui !
Le tour de taille moyen des français est, quand à lui, passé de 85,2cm (1997) à 90,5cm (2012).
Si l’obésité a augmenté en France dans toutes les tranches d’âge, pour les deux sexes, et dans toutes les régions, il n’en reste pas moins de profondes inégalités selon la catégorie socio-professionnelle, le niveau d’éducation et le revenu :
Pour un revenu inférieur à 1200€/mois, la prévalence de l’obésité est à 24,1%.
Pour un revenu entre 1201 et 2300€/mois, la prévalence de l’obésité est à 17,9%.
Pour un revenu entre 2301 et 3800€/mois. la prévalence de l’obésité est à 14,1%.
Pour un revenu supérieur à 3800€/mois, la prévalence de l’obésité est à 8,3%.
La faute à quoi, à qui ?
Les aliments de mauvaise qualité : pourquoi les confitures existent-elles en 50% fruits et à 15% fruits ? Est-ce bien déontologique de vendre pour "confiture" bon marché un bocal de 80% de sucre ? Pourquoi trouve-t-on du sucre blanc dans le pain, les sauces tomates, les maïs, les plats salés, ... ?
Le manque de temps : quand les deux parents rentrent du travail à 19H, est-il plus facile de micro-onder une pizza ou de cuisiner une heure des légumes insipides - parce que cultivés hors-sol - qu’il faudra faire manger de force aux enfants ?
Le manque d’informations enfin : pourquoi Coca-Cola est-il dans la légalité en vantant sa boisson comme désaltérante ? Pourquoi des publicités de chocolats passent-elles entre deux dessins-animés (que les familles précaires sont les plus nombreuses à regarder) ? Pourquoi aucune pédagogie n’est faite pour expliquer qu’un plat de légumes de qualité peut être cuisiné facilement, être meilleur et coûter moins cher qu’une viande en sauce surgelée, sucrée et ultra-transformée ?
« C’est vrai, t’as raison en somme, que j’ai convenu, conciliant, mais enfin on est tous assis sur une grande galère, on rame tous à tour de bras, tu peux pas venir me dire le contraire !... Assis sur des clous même à tirer tout nous autres ! Et qu’est-ce qu’on en a ? Rien ! Des coups de trique seulement, des misères, des bobards et puis des vacheries encore. On travaille ! qu’ils disent. C’est ça encore qu’est plus infect que tout le reste, leur travail. On est en bas dans les cales à souffler de la gueule, puants, suintants des rouspignoles, et puis voilà ! En haut sur le pont, au frais, il y a les maîtres et qui s’en font pas, avec des belles femmes roses et gonflées de parfums sur les genoux. »
Céline,Voyage au bout de la nuit, 1932