Egalité et Réconciliation
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"On ne peut pas défendre Charlie Hebdo et condamner Dieudonné"

Entretien avec Robert Sharp, de l’English PEN

L’English PEN est l’antenne la plus puissante de l’organisation PEN International, qui lutte dans le monde entier pour défendre la liberté de lire, d’écrire et de s’exprimer. Sa présence à la Foire du Livre de Londres était incontournable, et nous avons pu nous entretenir avec Robert Sharp, chargé des campagnes et de la communication de l’organisation. Et ainsi évoquer les différentes menaces qui pèsent sur la liberté, dans le monde, mais aussi l’hypocrisie des gouvernements occidentaux. La liberté d’expression, sans concessions.

 

L’English PEN va faire paraître un ouvrage pour défendre la liberté d’expression, pourriez-vous nous en dire plus ?

Robert Sharp : En réponse aux atrocités commises contre Charlie Hebdo en janvier dernier, l’Association des dessinateurs professionnels, une organisation britannique, nous a contactés, car ils voulaient aider les familles des victimes, et défendre la liberté d’expression. L’English PEN est une organisation qui défend régulièrement la liberté de lire, d’écrire, la liberté de choquer, également, et ils ont considéré que nous pouvions porter ce projet de livre caritatif. Le titre de cet ouvrage collectif est Draw the line here [Tracer la ligne ici, NdR], un jeu de mots entre le dessin et la frontière que certains aimeraient qu’on ne franchisse pas.

L’ouvrage en lui-même est une compilation d’une centaine de dessins, créés dans les jours qui ont suivi le massacre de Charlie Hebdo. Nous sommes partenaires d’une autre organisation, CrowdShed, spécialisée dans le crowdfunding, qui nous a permis de lever environ 6.000 £ pour produire le livre. Les profits du livre seront partagés entre le PEN et les familles des victimes. L’ouvrage sera publié dans quelques semaines, et sera disponible en ligne. [...]

 

Que pensez-vous de la façon dont le gouvernement français a géré ces événements du 7 janvier ?

Il est intéressant de remarquer, d’abord, que le gouvernement français avait pris des mesures pour protéger l’équipe de Charlie Hebdo. Le journal était très controversé — certains diraient agressif — et, malgré tout, le gouvernement a posté des forces de police pour les protéger. Le gouvernement français avait reconnu la nécessité de les protéger, et de défendre la liberté d’expression. Personne ne pouvait prévoir que l’action terroriste surpasserait les forces de police, mais le gouvernement français n’a pas abandonné Charlie Hebdo. En 1989, le gouvernement britannique avait su faire de même avec une protection rapprochée pour Salman Rushdie, au moment où il était menacé par une fatwa.

Malgré tout, après les événements, nous avons perçu une forme d’hypocrisie du gouvernement français. Quand l’humoriste Dieudonné a dit ou écrit des propos choquants après les massacres, il a été arrêté et condamné pour apologie du terrorisme. On ne peut pas, d’une part, défendre Charlie Hebdo qui attaque et insulte les idées les plus sacrées et les prophètes des religions, et en même temps traduire en justice des gens qui insultent ou moquent les victimes sacralisées d’une tragédie. Cet humoriste n’avait pas à être traité de la sorte.

Lire l’intégralité de l’interview sur actualitte.com

Des dessinateurs de talent défendent la liberté d’expression (intégrale)
chez Kontre Kulture :

 

 






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