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Pas de répit sur le front des demandeurs d’emploi en mars

Ils "confirment que la politique menée n’a fait qu’accroître la précarité", estime la CGT. De son côté, le FN appelle à "un changement radical de politique économique et sociale".

En un an, le nombre des demandeurs de catégorie A (sans activité) a crû de 7,2%. Et depuis le début du quinquennat, la France compte dans cette catégorie 747.000 chômeurs de plus en métropole (+35%).

Rarement au premier plan lors de la campagne, l’emploi arrive en tête (31%) des sujets que les Français souhaitent voir abordés entre les deux tours, selon un sondage Viavoice pour BPCE-Les Echos-France Info publié jeudi.

"Le marché du travail reste complètement sclérosé", estime Marion Cochard, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Les sorties de Pôle emploi pour reprise d’emploi ont certes augmenté de 4,6% en un mois "mais leur niveau (près de 100.000) reste très bas", souligne-t-elle.

Philippe Waechter, analyste chez Natixis, décèle lui une légère "amélioration" pointant une baisse concomitante des entrées à Pôle emploi après fin de CDD, mission d’intérim ou licenciement économique.

Pour la présidente du Conseil d’Orientation pour l’Emploi, Marie-Claire Carrère-Gée, les chiffres de mars sont "difficiles à interpréter" compte tenu d’une forte diminution des "cessations d’inscription pour défaut d’actualisation" (-25.000 personnes, cinq fois plus qu’en février).

Relativement épargnés depuis janvier, les moins de 25 ans ont été de nouveau frappés (+1%), signe que leur situation "reste durablement dégradée depuis le 1er semestre 2009", relève Mme Cochard. Les seniors également (+1,1%, +15% en un an).

L’augmentation continue des chômeurs de longue durée, avec ou sans activité (+0,6% en un mois, 7% en un an) "montre que les chômeurs vieillissent au chômage", observe l’économiste.

Même si l’Insee a écarté le spectre d’une récession pour 2012, les économistes restent prudents. "L’accent mis sur la croissance, thématique remise au goût du jour par Mario Draghi pourrait permettre une amélioration. Mais ce sera long parce que la conjoncture est très fragile", pense M. Waechter.

L’Insee prévoit d’ailleurs une poursuite de la dégradation, avec un taux de chômage de 9,7% mi-2012 en métropole (10,1% Dom compris).

Pour que le chômage baisse en un an, il faudrait une croissance supérieure à 1,5%, rappelle Mme Cochard.