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Pérennité de l’excellence académique : pour une préservation du cursus médical universitaire français

Par Samir G.

AteliER
Article initialement publié dans l'atelier E&R

Le cursus médical universitaire français est ultra-sélectif : 10 % de réussite seulement au concours éliminatoire de première année et une compétition rude entre ces 10 % d’étudiants pour occuper les premières places au concours de sixième année (Concours de l’Internat - ENC [1]), afin de pouvoir choisir ville d’exercice et spécialité.  

La dérégulation académique au service du désengagement de l’État

L’Institution médicale est devenue la proie du dogme ultra-libéral européiste et mondialiste, avec pour conséquence classique une sous-enchère sociale et salariale au moyen de l’immigration : recrutement de médecins à diplôme étranger qui représentent presque la moitié des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre [2]. Ceci s’effectue au détriment des Français, même « d’origine étrangère », qui eux sont soumis à juste titre au concours éliminatoire de première année, au concours classant de sixième année, puis à l’Internat de spécialisation (une formation médicale de qualité [3] se fait au prix d’une sélection, comme pour les Grandes Écoles). Ces médecins à diplôme étranger, Union européenne (UE) (Belgique, Italie, Roumanie par exemple) ou hors UE (Maghreb, Machrek, Afrique subsaharienne), contournent les deux concours imposés aux étudiants des facultés françaises et ne font pas l’Internat de spécialisation. Leur embauche permet une sous-enchère sociale et salariale à l’hôpital public et dans les cliniques privées.

La raison du recours massif à ces médecins à diplôme étranger est claire : leur embauche coûte moins cher que celle d’un médecin à diplôme français et permet d’éviter d’investir dans la formation des étudiants en médecine français (construction de nouveaux campus et création de nouveaux terrains de stage). Ceci se justifie d’autant plus en période de crise, dans la mesure où le premier poste budgétaire à l’hôpital correspond aux salaires des personnels, et que l’hôpital public est surendetté du fait d’une mauvaise gestion politique et économique. Outre l’emploi de médecins à diplôme étranger, le déficit budgétaire des hôpitaux publics favorise une autre dérive : certains hôpitaux délocalisent au Maghreb la frappe des comptes rendus médicaux pour économiser des frais de secrétariat. On appelle cela « externalisation » de la saisie des comptes rendus [4]. La stratégie adoptée par les gouvernants est plutôt de détruire (« réorganiser ») l’hôpital public : démolition d’un hôpital universitaire historique (Hôpital Laennec en plein 7ème arrondissement de Paris [5]) à la faveur de la spéculation immobilière, ou fermeture (Hôtel-Dieu en plein cœur de Paris).

Par ailleurs, le taux de suicide serait deux fois plus élevé chez les étudiants en médecine que dans les autres filières [6]. Le dumping social et salarial s’effectue avec l’aval ou le silence des élites médicales et des syndicats. De toute façon le pouvoir décisionnaire est passé progressivement de l’autorité médicale vers l’autorité administrative et financière intégralement, pour laquelle seule la rentabilité annuelle compte, même à l’hôpital universitaire public.

 

 

Le mépris chronique des gouvernants à l’égard des étudiants en médecine (Externes [7]) et des Internes [8], dont sont exigées docilité et servilité [9], s’est clairement manifesté lors de la campagne de vaccination contre la grippe A en 2009-2010 : ce sont les Externes et les Internes qui ont été réquisitionnés à moindre coût pour vacciner la population dans des gymnases. Cependant la majorité des Externes et des Internes étaient opposés à cette réquisition administrative forcée, mais risquaient jusqu’à 7 000 euros d’amende et une peine d’emprisonnement en cas de refus. Pourtant la propagande vaccinale d’alors, basée sur la peur et sans argument sérieux, n’était pas convaincante. Il apparaissait déjà que ce virus n’était pas plus dangereux que celui de la grippe saisonnière [10]. Le gâchis financier et l’influence des laboratoires pharmaceutiques sur les gouvernants ont d’ailleurs été évoqués officiellement a posteriori par la Commission d’enquête parlementaire et le Sénat [11]. À cette époque les services hospitaliers ont donc été vidés partiellement de leurs personnels médicaux (externes et surtout internes) pour assurer le bon déroulement d’une campagne vaccinale contestable.

Le cursus médical universitaire français, grâce à sa double sélectivité qui doit absolument être conservée, est un des derniers bastions de la méritocratie avec les Grandes Écoles ; c’est un vecteur objectif d’ascension sociale sans « piston ». C’est également un vecteur d’assimilation : beaucoup de Français « d’origine étrangère » passent et réussissent les deux concours avant de réaliser leur Internat de spécialisation. Ces derniers ne comprennent pas que des spécialités très prisées par les étudiants français soient occupées par des médecins à diplôme étranger qui ont contourné le cursus académique français ultra-sélectif et bénéficié du régime dérogatoire de l’équivalence. Ceci mènera progressivement à une dévalorisation du diplôme français de Docteur en médecine, dont l’obtention est très difficile et très longue (deux concours ultra-sélectifs et un Internat de spécialisation, soit plus de dix ans d’études). Pour être médecin en France, le cursus académique classique (à savoir le triptyque concours de première année – concours de sixième année – Internat de spécialisation) devrait être le seul valable.

Il est tacitement signifié aux étudiants en médecine que malgré tous leurs efforts académiques et leur qualification de haut niveau, ils pourront être avantageusement remplacés par des médecins à diplôme étranger « low cost » qui auront contourné la double sélection du cursus académique français.

En outre, comme pour les produits de consommation courante, le ministère envisage d’organiser une « traçabilité » des étudiants au long de leur cursus en Europe [12]. De fait l’Union européenne permet des stratégies de contournement du concours éliminatoire de première année par le biais de l’équivalence automatique des diplômes [13]. Il est progressivement organisé une véritable « délocalisation » et une « privatisation » de l’apprentissage de la médecine. Ainsi, les étudiants français ou européens ne voulant pas passer par cette sélection initiale peuvent faire leur cursus en Roumanie sans sélection académique, moyennant finances (frais de scolarité de l’ordre de 5 000 euros par an pendant 6 ans). Ces étudiants reviennent ensuite en France en fin de cursus s’inscrire éventuellement à l’examen classant de sixième année alors même qu’ils auraient été recalés au concours éliminatoire français de première année. Quel que soit leur classement, ils auront le titre d’Interne grâce à cet « itinéraire bis ». Académiquement, ceci constitue une véritable injustice et une concurrence déloyale favorisées par l’Union européenne avec sa philosophie de la libre circulation et de la dérégulation. Il sera bientôt nécessaire de créer un label académique « cursus médical universitaire français » pour sauvegarder l’une des dernières voies facultaires publiques françaises de qualité.

La dérégulation académique au service de
la financiarisation de la médecine

En secteur libéral, les grosses cliniques privées appartenant à des grands groupes financiers (sociétés d’assurances, fonds de pension, banques…) font peu à peu disparaître les petites structures (cabinets de radiologie et laboratoires de biologie par exemple) et les petites cliniques appartenant aux médecins y exerçant, sur le modèle de ce qui s’est passé entre les grandes surfaces et les petits commerces de proximité. La pression fiscale, les frais liés aux nouvelles réglementations et l’accroissement du prix des nouvelles technologies médicales s’associent à une volonté latente de libéraliser à outrance le secteur médical : les seuls bénéficiaires seront les multinationales de la santé [14]. En effet, rendre un service médical de qualité est incompatible avec des logiques financières. Pourtant on assiste aujourd’hui à une financiarisation de la santé qui se fera finalement au détriment des patients.

 

 

Les médias participent en outre à un travail régulier de dénigrement des médecins libéraux « du quotidien » qui résistent à la prédation des grands groupes financiers, dont l’objectif ultime est de salarier au moindre coût l’intégralité de ces médecins libéraux encore indépendants. Au sujet de ces derniers, les journalistes confondent allègrement chiffre d’affaires et bénéfice, ne prennent pas en compte la pression fiscale (qui atteint les 50 %), l’augmentation excessive des tarifs des assurances professionnelles, et le renouvellement d’un matériel de plus en plus onéreux. En revanche, les rémunérations nettes astronomiques des dirigeants des multinationales de la santé ou de l’industrie pharmaceutique, des patrons de presse et même des élus politiques qui promeuvent ce système ultra-libéral ne sont jamais mentionnées dans ces articles. Le modèle du médecin libéral « petit entrepreneur », « patron de PME », va bientôt disparaître au profit du médecin employé, soumis au dumping social et salarial au moyen du recrutement de médecins à diplôme étranger UE ou hors UE, avec toute la perte d’autonomie politique et économique que cela implique.

Profitant de l’avènement de la télémédecine [15], la volonté de maximisation du taux de profit des multinationales de la santé mènera inéluctablement à la délocalisation low cost des services médicaux au sein ou hors de l’UE. Les États-Unis voient déjà l’interprétation de certains examens complémentaires radiologiques se délocaliser en Inde par l’intermédiaire d’entreprises privées transnationales [16]. Le lucratif marché international des téléservices de santé est de fait en pleine expansion.

Manifestement il existe une sorte de « lutte des classes » dans le secteur médical entre grands groupes financiers mondialistes et médecins libéraux français indépendants « du quotidien ».

Conclusion

Au-delà du dumping social et de la concurrence déloyale, l’absence de transparence quant à la formation des médecins à diplôme étranger est source de confusion. Ainsi, les médecins de nationalité française « d’origine étrangère » et de cursus universitaire français, qui ont le mérite d’avoir passé la double sélection académique avec succès puis réalisé un Internat de spécialisation, pourraient être injustement amalgamés avec les médecins de formation étrangère qui ont contourné les concours. L’existence d’un label « cursus médical universitaire français » mettrait fin à ce genre d’ambiguïté et accorderait une reconnaissance du mérite de ceux qui se seront donné la peine de passer les deux concours académiques avec succès. Ce serait une mesure de justice et de respect de l’effort consenti par les étudiants. Ce label préserverait la qualité de la prise en charge des patients en entravant la dérégulation académique, levier du processus délétère de financiarisation de la médecine.

Sur la santé, chez Kontre Kulture :

Sur l’Université et les Grandes Écoles, chez Kontre Kulture :

Notes

[1] Examen national classant.

[2] http://www.midilibre.fr/2013/05/26/medecine-le-numerus-clausus-remis-en-cause,704478.php

[3] http://www.e-sante.fr/sante-france-premiere/actualite/1297

[4] http://www.humanite.fr/07_07_2011-ils-privatisent-m%C3%AAme-l-es-donn%C3%A9es-m%C3%A9dicales-475996

http://www.marianne.net/Hopital-delocaliser-pour-economiser_a195547.html

[5] http://www.humanite.fr/node/412423

[6] http://www.atlantico.fr/decryptage/suicide-medecins-silence-mediatique-massacre-programme-systeme-sante-nicole-delepine-800861.html?page=0,0

[7] Externe : étudiant en médecine ayant réussi le concours éliminatoire de première année et travaillant à l’hôpital public à mi-temps.

[8] Interne des Hôpitaux : premier grade hospitalo-universitaire obtenu par un étudiant ayant réussi le concours éliminatoire de première année et le concours classant de sixième année. Il s’agit d’un médecin de cursus médical universitaire français en cours de spécialisation. L’Interne des Hôpitaux ne doit pas être confondu avec un « faisant fonction d’interne » (FFI) qui est un médecin à diplôme étranger.

[9] http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-le-burn-out-des-internes-en-medecine-6903.asp?1=1

[10] http://www.leparisien.fr/societe/bernard-debre-la-grippe-a-reste-une-grippette-21-12-2009-751740.php

[11] http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/3-millions-de-vaccins-anti-grippe-a-gaspilles_906136.html

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/grippe-a-le-senat-critique-la-politique-du-gouvernement_910586.html

[12] http://www.lereseausantesocial.fr/outils-pratiques/BIQ/?article=3110&rubrique=pratiquepro

[13] http://www.lereseausantesocial.fr/outils-pratiques/BIQ/?article=3110&rubrique=pratiquepro

[14] http://www.humanite.fr/31_03_2011-le-hold-des-cliniques-469035

[15] Prestation médicale à distance et échange des données s’y rapportant.

[16] http://www.reuters.com/article/2008/10/15/us-teleradiology-india-idUSTRE49E01920081015

 






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  • Article intéressant,travaillant dans un hôpital, je connais la situation.La concurrence des médecins étrangers est déloyale c claire (concurrence totalement injustifiée et sans limites pour les médecins à diplôme UE et scandaleux passe-droits pour les médecins hors UE : possibilité de passer le concours qui permet d’avoir le droit d’exercer en France en spécialité alors que l’on a pas le diplôme de la spé ds son pays d’origine. 3 ans permettent de valider ce concours et de s’inscrire à l’ordre des médecins alors qu’1 interne fçais doit faire au minimum 4 ans pour être spécialiste). Ceci dit, la médecine est une profession très organisée et les conditions de recrutement des médecins étrangers en France ont été durcies. Tant mieux. A partir de 2016, le recrutement sera interdit sauf réussite au concours PAE avec un nombre de places limitées et une obligation de valider un niveau de fçais. Sinon, le problème c’est aussi que l’on impose pas à la fin de l’internat l’obligation de se rendre dans les déserts médicaux où les hôpitaux publics peu réputés ... Il ne faut pas oublier que les médecins à diplôme fçais se tournent énormément vers le privé après formation publique... Le grave pb du médecin est qu’il pense toujours avoir fait les études les plus difficiles. Ensuite, il passe les 40 années suivantes de sa vie professionnelle à ruminer sa PACES et ses ECN et réclame en compensation des sous (shounia) ! D’une, si la formation est sélective, les études de médecine sont loin de former des génies ni même de fournir un niveau scientifique excellent (on est très loin du niveau des classes prépa scientifiques et de la rue d’ULM ; d’ailleurs, la plupart des étudiants qui choisissent médecine sont des étudiants moyens de S, bosseur avant tout, donc pourquoi pas les passerelles, la plupart des sélectionnés sont des étudiants grandes écoles ou pharma -fçais en + !). 2èmemt, les études ne st pas si longues -6 ans même si prenantes(5 ans pr un master et souvent +) ms y en a d’autres... 3èmemt, les médecins sont extrêmement bien payés relativement à leur niveau de qualification (demander combien gagne un chercheur en physique même normalien sans qui la médecine ne serait rien) et très bien représentés par leurs syndicats à l’hôpital public qui arrivent à obtenir énormément d’avantages comparativement à toutes les autres professions et sans imposer des cadences folles...1 interne à 26/27a gagne 2400 euros net, 1 PH 4500e net en deb de carrière à 30a etc etc... SNIFF

     

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    • Tu n’as pas tort sur une partie du message (même si on est dans la caricature parfois), mais pourquoi toujours vouloir niveler par le bas ?

      Pourquoi opposer les chercheurs (qui sont outrageusement mal payés en France, alors que l’on est un des pays qui sort le plus de cerveaux, et que ceux-ci se barrent tous aux USA, c’est-à-dire le pays qui fait tourner l’imprimante pour payer 5 fois plus cher ses chercheurs) et les médecins ? Battons nous pour que l’Etat arrête de payer 60 milliards par an aux banques, et paye mieux ses chercheurs !

      Les 2 sont très utiles pour la société française, et il me semble normal que les médecins et les chercheurs soient parmi les plus hauts salaires dans une société où le salaire est devenu un marqueur social (et on peut le regretter, tant il y a de riches connards ou de connards riches).

      Ensuite, les médecins de la fonction hospitalière ne représentent qu’une petite partie, il y a aussi ceux qui bossent dans le privé (salariés de grands groupes), et ceux qui sont à leur compte en libéral (patrons de PME).
      Quand tu parles de cadences tranquilles, je n’irai pas jusque là, les médecins sont plutôt parmi les gros bosseurs en durée, et un interne peut bosser jusqu’à 70h par semaine, la quantité de médecins étant ce qu’elle est.
      Je suis personnellement plus pour une société où il y aurait plus de médecins, peut-être un peu moins payés, mais qui travailleraient moins longtemps ; mais est-ce le cas de tous ceux qui font ce métier ?

       
    • Dans une promo de médecine deuxième année, plus de 80% des étudiants ont eu mention B ou TB au BAC.
      Donc parler d’ "élèves moyens et travailleurs" de lycée n’st pas honnête.
      Il ne faut pas confondre les étudiants qui s’ORIENTENT en PACES (première année de médecine) et ceux qui REUSSISSENT le concours de PACES (10% des gens, écrémage massif).
      Les élèves de prépas eux sont tous assurés d’avoir une école à la fin de leurs 2 ans de cursus, écoles peu renommées pour les derniers certes ; alors que dans une promo de PACES 3/4 voire 4/5 ou plus des gens n’auront finalement rien au bout.

      La médecine moderne est fondée sur les preuves, nous n’avons presque aucun cours qui ne s’appuie pas sur des bases scientifiques dures (en physiologie, anatomie, biochimie, biologie cellulaire, histologie, pharmacologie, et un peu de physique dans les cours d’imagerie, plus quelques UE faisant intervenir des biostatistiques). La compréhension de l’état normal et de la maladie n’est pas possible sans ces connaissances fondamentales, sans elles le médecin serait incapable de comprendre et de s’adapter à des situations non typiques (la médecine n’est pas une application systématique de recettes apprises par coeur, chaque patient est différent, c’est un art de l’adaptation basé sur des connaissances solides).Intégrer toutes ces connaissances sans avoir un esprit scientifique est parfaitement impossible.

      Quant à ’l"état nous paye nos études", c’est vrai dans tous les domaines : faculté d’histoire, de droit, etc...
      Sauf que dans notre cas il se sert allègrement de nous :
      - externes à 1€ de l’heure pour faire des tâches de secrétariat et limiter le nombre de secrétaires
      - internes qui font tourner les hôpitaux : exercent la médecine pour moins du SMIC à BAC+6

      Les études de médecine sont considérées comme les plus difficiles du systèmes français, ce sont par ailleurs les plus longues. Les médecins ne volent donc pas leur rémunération (qui reste en France parmi les plus basses des pays développés, pire qu’au Maroc !).

      Comme souvent, ce sont ceux qui connaissent le moins les études de santé qui en parlent avec le plus de mépris (Marguerite).

      Merci à l’auteur de cet article d’avoir mis en relief le scandale de la financiarisation de la médecine, et du nivellement par le bas qu’implique une médecine low cost, au détriment de la santé des patients qui doivent s’attendre à une qualité de prise en charge décroissante à cause des orientations politiques du système et de l’UE.

       
  • Précision supplémentaire. Il n’y a pas d itinéraire bis pour les médecins hors UE (algérien, marocain...)qui veulent exercer la médecine en France. Ils doivent tous passer le concours de première année, valider tous les examens des 6 années de médecine (en accéléré)et passer le concours de l’internat, globalement 3 années pour réaliser tout ça ( en plus des années déjà effectué dans leur pays) puis accéder au statut de FFI (faisant fonction d’interne) a duré indéterminé. Seules les étudiants européens peuvent emprunter cet itinéraire bis et court-circuiter le système académique français. Le niveau de ces étudiants européens est globalement bien inférieur au niveau français ( il existe évidemment des exceptions), il se forme une médecine a deux vitesses. Le risque dans tout ça c’est que les patients vont se mettre a douter de la qualité des soins, surtout si celui-ci n’a pas la tête d’un local ( alors me qu’ils est bon). Dans quelque année on verra redébarquer en France ces étudiants français recalés 2 fois aux concours de 1ère année qui on emprunté cet itinéraire bis ( en général par la Roumanie). Ils se fondront dans la population médicale : ils sont français mais pratiquent une médecine "roumaine", et pas assez fier pour préciser médecin " de formation roumaine" sur leur blouse blanche. Et a ce moment la le doute sur la qualité des soins sera grand.

     

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  • Soyons un peu plus clair, et revenons quelques décennies en arrière..
    ce soit-disant "dumping social" largement décrié par ces pleureuses d’internes me fait doucement sourire. Vous qui finalement bénéficierez dans les années à venir à la fois de l’un des derniers métiers enrichissants, et celà de deux points de vue : sur plan socio-professionnel et sur le plan financier ; là où d’autres ne seront confrontés qu’à toujours plus de précarité..
    Alors, dans cette bataille dans laquelle vous semblez vous engager, n’allez donc pas vous tromper de cible. Les causes de ce dumping que vous dénoncez ne sont que la résultante d’une gestion CATASTROPHIQUE de ce que je me permettrai d’appeler "l’Ordre du Désordre".
    l’instauration du numerus clausus au début des années 70 n’avait pour but premier que de limiter l’accès au gâteau à un nombre restreint de nouveaux praticiens, ceux déjà en place sécurisant ainsi de façon habile leurs parts personnelles. Seulement, aucuns de ces grands pontes ne vit venir le coup des papy boomers...départs massifs à la retraite, grave pénurie de nouveaux praticiens, déséquilibre du système de soin (déserts médicaux), charge de travail accrue et conditions d’exercice se détériorant.. Il est toujours facile d’aller "taper sur l’étranger moins qualifié", quoique cela reste à prouver.. Non, vraiment, si vous cherchez la vraie cause de vos maux, allez donc remuer un peu ce vieux t’as de merde qu’est l’ordre et faites le procès de vos pères pour la gestion calamiteuse d’un système de santé qui se voulait le meilleur du monde, mais que part convoitise, ils ont laissé péricliter...

     

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    • Il y a bien sûr pas mal de vrai dans ce que vous dites, mais vous occultez certaines réalités.

      Le fait que le prix de certaines prestations payées par la Sécu n’ait pas bougé en 20 ans, sous le prétexte de la crise économique (la fameuse dette à payer) et du déficit de la Sécu, a permis l’entrée dans le bal des mutuelles et des dépassements d’honoraires de plus en plus scandaleux (pour les spécialistes qui peuvent se le permettre).

      Le numérus clausus arrangeait beaucoup l’Etat aussi, car ceux qui nous gouvernaient ont jugé que réduire le nombre de médecins allait réduire la "consommation médicale". Il ne s’agit pas que de la décision de l’Ordre.

      A titre personnel, je ne vois pas ce que tu peux faire avec plus de 8000-10000€ par mois, donc je ne comprends pas l’appât du gain qu’ont certains, et je ne comprends pas comment les gens qui abusent ne voient pas qu’ils ternissent grandement l’image d’une profession qui bosse, et qui est plutôt très utile (quand même, dans sa grande majorité).

      Essayons de ne pas nous bouffer la gueule ici, si nous sommes sur ce site c’est déjà que nous ne sommes pas les plus cons ni ceux qui avons le moins de bonne volonté.

       
  • Enfin, juste quelques mots d’un véritable homme de science, un sage, parti trop tôt et son point de vue sur la sélection par concours (soit dit en passant, totalement illégal du point de vu juridique au niveau universitaire)..

    http://m.youtube.com/watch?v=9v9updAv018

     

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  • Bonjour,

    Globalement l’article rend bien compte de la situation des étudiants en médecine et de la volonté de transformer les hôpitaux en machines à fric (quelle aberration !) mais oublie à mon avis certains points :
    D’abord les déserts médicaux et le nombre croissant de médecins venus de l’étranger ont été créés de toute pièce par nos chers élus avec la réduction du numerus clausus (le nombre d’étudiants en médecine reçus au concours) il y a 30 ans. Un génie a réalisé un super calcul, le trou de la sécu est de X, il y a Y médecins en France, un médecin coûte donc Z $$/an. Si on en supprime un certain nombre on va économiser tant de $$. Concrètement l’idée est que si il y a moins de médecins les gens vont magiquement moins tomber malade et donc cela coutera moins cher à l’état. Un gamin de 3ans aurait vu la faille dans le raisonnement.
    Du coup maintenant grâce à des idiots dans des bureaux il y a une pénurie de médecins en France ce qui oblige à les chercher à l’étranger alors que pourtant les étudiants motivés ne manquent pas chez nous.

    Ensuite vous oubliez un phénomène, le mercenariat. Des médecins immigrés qui viennent vendre leurs services en France et qui sont loin d’être tous mal payés (offre/demande), beaucoup ont d’ailleurs des salaires 2 à 3 fois plus élevés que ceux qui on fait leurs études en France. Les hôpitaux n’ont pas le choix, ils se battent pour recruter et en l’absence de régulation les enchères montent. Ensuite, outre les salaires de ces mercenaires ce qui est plus inquiétant est la qualité de la formation/les compétences de certains d’entre eux qui concrètement ne sont la que pour faire du pognon et qui ont parfois acheté (c’est une minorité mais Quand Même !) leur diplôme dans un pays peu regardant.

    Pour finir les médecins bossent dur mais gagnent globalement bien voire très bien leur vie par rapport à la moyenne française, ils le savent, et évitent du coup d’ouvrir leur gueule pour râler. Cela en fait des cibles de choix pour les politiques et autres médias qui se font un plaisir de taper dessus.
    Alors sans aller jusqu’à dire que les médecins français sont des anges, qu’ils sont tous parfaits, etc la prochaine fois que vous entendez ou lisez une attaque sur les médecins, je vous prie de vous poser la question suivante :
    "Est ce qu’on ne serait pas en train de détourner mon attention d’autre chose voire tout simplement de me prendre pour un con ?"

     

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  • Je vous invite a voir ou revoir le documentaire de Michael Moore sur la santé et surtout au début ,on , peut y entendre le président Nixon s’entretenir avec ses conseiller afin de trouver la solution pour dégager l’état de toute responsabilité sur la santé publique et de laisser cette manne financière aux lobbys pharmaceutiques . Je pense pas que Nixon soit une exception.

     

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  • Je suis actuellement en 6e année de médecine et je vais passer l’ECN, le concours qui permet d’accéder à la formation de spécialité comme interne donc je sais de quoi je parle. Je suis d’accord avec cet article qui résume bien la (triste) situation.
    Malheureusement et vous pourrez le remarquer autour de vous, les gens détestent globalement le corps médical comme "nanti" et les fils de médecins comme "bourgeois" et donc la manne populaire ne prendra jamais avis pour nous.
    Pourtant loin des caricatures, je suis fils d’ouvrier et je touche un salaire de 200e en comptant les gardes pour un stage quotidien qui, s’il ne me prend que "5 heures/j", est compensé par le reste du temps à réviser (week-end compris bien entendu). Je n’ai pas à me plaindre, je n’en avais pas envie d’ailleurs jusque peu mais bon quand on voit les iniquités et comment nous sommes traités en tant qu’externes, ça décourage un peu. Pour vous donner un exemple rien que pour cette année scolaire, nous, les "gentils-petits-externes" de mon CHU avons reçu un mail de la direction en début d’année pour déménager le nouvel hôpital, notre paye de garde a été divisé en 2 pour un dimanche de 24h à 22 et nos gardes ont été rallongés en horaire pour une même rémunération... ça vous donne une idée de ce qu’"ils" pensent de nous. Nous sommes de la main d’oeuvre à très bon prix. Les commentaires du genre : "on ne fait pas médecine pour de l’argent" sont dispensables. L’article parle d’une réalité économique sur la paupérisation du système de santé par du dumping social. Je complète juste en disant que ça commence pour le corps médical "made-in-france", enfin ça continue...

     

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  • " A beau mentir qui vient de loin " . Beaucoup de ces "médecins" à diplomes étrangers sont souvent de faux médecins, des médecins marrons parmi lesquels il y a également beaucoup d’israélites qui, grace à la solidarité confessionnelle, et à la corruption des mandarins, parviennent à usurper des postes convoités par des médecins Français aux cursus pourtant impeccables . Cela ne date pas d’aujourd’hui : dans les années Trente, des milliers de "médecins" juifs allemands sont venus se réfugier en France et ont squatté des postes qui auraient du revenir à des Français, comme le fameux "faux docteur Ichok", de célinienne mèmoire, espion judéo-communiste qui a viré l’auteur du "Voyage " de ce dispensaire de Clichy qu’il avait pourtant monté . Ichok s’est suicidé au moment de la guerre car il avait tout de meme un peu trop trahi .

     

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  • Le numerus clausus continue à être imposé en France, malgré le besoin de médecins, uniquement parce que c’est une manne pour faire venir des médecins étrangers et continuer ainsi le génocide par remplacement de la France. Tous les moyens sont bons.

     

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  • Bravo à l’équipe E & R pour la publication de cet article qui dépeignait il y a presque 10 ans les causes ayant généré la situation sanitaire déplorable que nous constatons aujourd’hui en France. C’est un véritable sabordage en règle comme le dénonce l’article suivant : https://www.agoravox.fr/tribune-lib...

     

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