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Peuples arabes, méfiez-vous de la stratégie perverse de l’USraël ! Des Arabes utilisés pour combattre d’autres Arabes !

Par Yahia Gouasmi

Le régime en place à Bahreïn a décrété, le 16 mars 2011, le couvre-feu dans tout le pays. Toutes les manifestations et les rassemblements sont interdits. Les forces de police ont repris possession de la Place de la Perle, se heurtant violemment aux manifestants. Tout cela n’a été possible que grâce à l’intervention de l’armée saoudienne et des forces de police des Emirats Arabes Unis.

Ce soutien de deux états arabes alliés de l’USraël a été effectué à la demande du régime encore en place à Bahreïn, ce qui nous en dit long sur son isolement dans son propre pays. Ainsi, des dirigeants arabes (on ne peut plus dire musulmans) acceptent de frapper et de tuer d’autres Musulmans pour le compte de L’USraël. Certains ne vont pas manquer de faire allusion à l’opposition religieuse existant entre sunnites et chiites, ce qui revient à ramener un conflit politique contre la domination de l’USraël dans la région, à un conflit religieux entre populations arabes et musulmanes.

Pourtant, tout démontre que cette vision est fausse et a pour but de cacher une stratégie plus perverse et plus globale. La preuve en est donnée par l’appel de Monsieur Juppé (qui assure l’intérim au Quai d’Orsay quand Bernard Henri Lévy est indisponible…) dans son blog du 16 mars. Selon Alain Juppé, plusieurs pays arabes seraient prêts à intervenir contre le régime de Kadhafi, c’est-à-dire en Libye. Pourtant, il n’y a pas de chiites en Libye et le conflit en cours n’a rien de religieux. Mais, on reconnaît la même tactique que celle utilisée contre la population de Bahreïn : se servir des régimes arabes encore en place pour faire « le sale travail » que l’USraël et son complice l’Union européenne n’osent pas faire eux-mêmes.

Ou mieux encore, il s’agit de demander à ces régimes arabes de commencer l’attaque, afin de justifier une intervention européenne qui serait censée venir en soutien si ce n’est en « force d’interposition ». La récente condamnation du régime libyen par la Ligue arabe ouvre la voie à cette possibilité. Un tel plan permettrait de contourner un vote du Conseil de Sécurité où le veto chinois est à peu près certain sans parler d’un éventuel veto russe privant ainsi l’intervention en Libye du mandat dit international. L’absence de mandat onusien lors de l’agression américaine contre l’Irak, malgré le veto français, est encore dans toutes les mémoires et sa répétition pourrait coaliser davantage les peuples arabo-musulmans contre l’USraël et contre l’Occident. Faute d’un mandat onusien, on prétendra disposer d’une sorte de mandat « moral » de la Ligue arabe pour faire avaliser, après coup, l’occupation de la Libye.

L’Irak illustre très bien ce qui arrive aux dirigeants qui acceptent de faire « le sale boulot » pour le compte de Washington et de Tel-Aviv. En 1980, Saddam Hussein a attaqué, à la demande des Etats-Unis et de l’Occident (avec le soutien de l’URSS), la République islamique d’Iran croyant tuer dans l’œuf la Révolution islamique qui venait de triompher à Téhéran. Cette guerre a duré 8 ans, faisant des centaines de milliers de morts de part et d’autre sans parvenir à « casser » l’Iran. En revanche, Saddam Hussein, affaibli, a été entraîné dans d’autres aventures, causant la mort d’autres centaines de milliers d’Irakiens, pour finir lui-même, au bout d’une corde dans son propre pays, agressé et occupé par ses maîtres américains. Ceux-ci n’ont pas beaucoup de reconnaissance pour leurs valets dont ils se débarrassent après usage. Souhaitons que cette leçon serve aux dirigeants encore en place, au besoin, que leurs peuples la leur rappellent !

Après avoir provisoirement stabilisé les mouvements populaires en Egypte et en Tunisie, l’USraël veut s’appuyer sur une force d’intervention uniquement arabe pour briser les mouvements populaires qui l’affrontent directement (comme à Bahreïn) ou pour intervenir dans des nations qui l’intéressent économiquement ou stratégiquement (comme la Libye). Cette récupération de ce que certains ont appelé la révolution arabe, est le principal danger qui nous guette. Elle a pour but, à travers des conflits interarabes, opposant les uns aux autres, de remodeler la région en une nébuleuse d’entités ethnico-religieuses continuellement affaiblies.

Pendant ce temps en Palestine, l’occupation et la colonisation sioniste continuent, sans que la Ligue arabe appelle à l’intervention des « démocraties »… On sait pourquoi.

 






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