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Police nationale : 3 500 suppressions de poste envisagées dans les trois ans

La promesse politique est toujours la même : nettoyer les "zones de non droit" et conduire la "guerre contre les voyous ", comme doit encore le répéter Brice Hortefeux, le ministre de l’intérieur, lors d’un déplacement à Toulon (Var), mardi 17 août. Mais les moyens ne sont plus les mêmes : alors que Nicolas Sarkozy avait disposé de ressources budgétaires considérables, son successeur place Beauvau, M. Hortefeux, doit agir dans un contexte de réduction budgétaire.

En plus de la crise budgétaire et de la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui touchent tous les ministères, celui de l’intérieur doit gérer les conséquences durables des revalorisations de carrières et des nombreuses primes accordées aux forces de l’ordre par Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2007.

D’autant que s’est ajouté un autre phénomène : l’allongement des carrières des policiers, qui conduit au maintien en poste des fonctionnaires les plus âgés, donc les mieux rémunérés, nettement plus coûteux pour l’Etat que les jeunes fonctionnaires qui auraient dû les remplacer.

Tripler le nombre de caméras

L’effet cumulé n’est pas négligeable : alors que le ministère de l’intérieur a supprimé 90 00 postes de policiers et gendarmes, en trois ans, les économies réalisées n’ont même pas compensé ces augmentations mécaniques de la masse salariale. L’intérieur doit donc continuer à tailler dans ses effectifs.

Les premiers chiffres qui circulent place Beauvau font état de 3 500 suppressions de postes dans la police nationale pour les trois prochaines années. Le budget 2011 s’oriente également vers une réduction drastique des moyens de fonctionnement.

Le PS dénonce "une logique de clochardisation des commissariats", selon les termes de Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national chargé de la sécurité. Car, pour satisfaire aux nombreuses annonces de création de brigades spécialisées (Unités territoriales de quartier, protection des familles, lutte contre les bandes, etc.), le gouvernement doit de surcroît piocher dans les effectifs des commissariats, étranglés de tous côtés.

Ce contexte explique en partie la volonté du ministère de l’intérieur de trouver des moyens pour pallier la réduction des policiers et gendarmes sur le terrain. Brice Hortefeux veut ainsi tripler le nombre de caméras de vidéosurveillance pour les porter à 60 000 en 2011.

Plus discrètement, le ministre a mis en place des groupes de travail pour réfléchir aux missions de sécurité qui pourraient être déléguées à des entreprises privées. Des premières réunions ont eu lieu en juin.