C’est devenu une maladie : pas un spectacle de seule en scène sans qu’on ait droit à la totale, sexe, vagin, queue, règles, viol, sodomie, masturbation, mecs... Rien sur la politique, rien sur la famille, rien sur l’Autre, sauf si c’est un mec, un salaud ou un pervers narcissique.
La nouvelle Berthe planche
Voilà le fil rouge squelettique des stand-upeuses, expression validée par Le Monde, qui ne connaît pas comédiennes ou humoristes. C’est vrai que de comédie, il y en a peu, quant à l’humour...

Le vaginisme, pardon, le vaginocentrisme des comédiennes seules en scène, tourne à l’obsession. Avec la libéralisation du porno, c’est la surenchère pour faire rire les trentenaires et remplir les salles. À l’arrivée, le spectacle s’appauvrit à cause de la grande loi des médias, que tous les producteurs télé connaissent : quand tu commences à injecter du sexe dans une émission qui flanche, l’audience va remonter comme un shoot de sucre, mais s’effondrer ensuite comme chez un insulino-dépendant.
On a relayé ici les têtes d’affiche de ces néoféministes (ou lesbiennes) qui vomissent (sur) les hommes, avec zéro gramme d’amour dans leurs sketchs. C’est, semble-t-il, un besoin communautariste, une décompensation, une forme de libération sauvage, mais qui se rapproche dangereusement de la vision pornographique de la sexualité masculine. En la dénonçant, elles tombent dedans !
Disons-le tout net : ces filles la jouent comme des garçons, trait majeur du post-féminisme croisé avec la dérive anti-love actuelle – quasi un tabou, l’amoour ! – quand tout est consommation, les autres y compris. On vagit dans le body count dénoncé par Thaïs (qui ferait bien de se marier, d’ailleurs, car elle frôle les catherinettes). La dernière pépite (non, pas pépute, arrêtez, la section Paris, merde) dénichée et promue par le Système, c’est Tania Dutel.
« J’ai toujours parlé de sexualité dans mes spectacles, prévient Tania Dutel. Juste de tenir le micro, ça me fait penser à l’after. » Sur la scène de La Piccola Scala, à Paris, cette stand-upeuse, qui a fait du corps des femmes son thème de prédilection, continue, imperturbablement, à ne s’interdire aucun sujet. Pertes blanches, flatulences vaginales, règles abondantes, etc. Énumérés ainsi, ces sujets intimes peuvent paraître d’une trivialité dérangeante. À 35 ans, Tania Dutel, à la fois frontale et désarmante, a fait de l’honnêteté et de la transparence ses étendards, et de l’humour une arme pour décomplexer les femmes. Elle n’est pas la seule à être sans filtre, à assumer de susciter parfois la gêne.
Elles vont nous rétorquer, et Bigard ? Oui mais Bigard c’est un génie de la narration, un mec qui te transfigure même les vannes les plus plates, les plus mauvaises, les plus lourdes. En face, on a un défilé de trentasses sous speed avec une écriture qui cherche fiévreusement et qui ne trouve plus de tabou à transgresser, puisque tout a été pulvérisé par le laser du progressisme. Qu’elles se rassurent, on a pour elles une idée de tabou à transgresser...
« Et le plus difficile c’est qu’on est moins drôles que les hommes, ça a été prouvé scientifiquement. Enfin, ça a été prouvé scientifiquement par des hommes. Vous aussi ça vous arrive de péter en toussant ? J’appelle ça le toux-pet. Chuis allée m’faire épiler y a pas longtemps... »
Cette grosse salope est quand même marrante, mais faudrait la juger sur un texte non sexuel. Tania nous fait penser à Ovidie, la hardeuse repentie, mais avec 20 kilos d’humour en plus et vingt ans de moins. Elle a un visage intéressant, d’une blancheur de marbre, une jolie voix, de beaux yeux. Bien habillée, plutôt qu’en souillon, elle pourrait nous plaire, mais pour un quicky dans une sanisette, pas pour le Grand Amour chanté par Cloclo. On ne dit pas que la robe Bardot lui irait, vu son ossature de grande vache, mais nous conseillerons à son habilleuse de lui éviter les chemises trappeur, ça fait débander direct.
La nature ayant horreur du vide (couilles), Tania est donc sacrée nouvelle (perte), Blanche Gardin, la numéro une se remettant difficilement d’une attaque israéliste.
Oh, idée ! On va envoyer à Tania un texte sur les viols de Palestiniennes par les valeureux soldats de Tsahal... Ça devrait lui plaire, c’est du cul !
C’est quoi la robe Bardot ?
Non, stagiaire, ça c’est pas la robe Bardot ! Ça ressemble à la robe de la quinzième seconde, mais en jaune :
La stand-upeuse US qui en une réplique
a plus de balloches que nos Françaises !