Le président russe Vladimir Poutine a conclu jeudi à Bichkek avec son homologue kirghiz Almazbek Atambaïev (photo ci-contre) des accords prolongeant la présence militaire russe dans cette ex-République soviétique, et effaçant près de 400 millions d’euros de dette.

Le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov, qui accompagnait M. Poutine, a signé avec son homologue Taalaïbek Omouraliev un accord sur le statut et les modalités d’implantation de la base militaire russe sur le territoire du Kirghizstan.

Le Kremlin avait indiqué avant la signature que cet accord régularisait la présence pour 15 ans à partir de 2017 des militaires russes déjà implantés au Kirghizstan, avec la possibilité ensuite de prolonger par tranches de 5 ans.

La Russie négociait depuis des années cet accord avec le Kirghizstan, inquiète de voir les militaires américains implantés à l’aéroport de Manas près de Bichkek dans le cadre de l’opération en Afghanistan.

Le Kirghizstan, qui loue ses installations aux militaires américains, a annoncé que ceux-ci devraient partir en 2014, année du retrait prévu de leurs forces d’Afghanistan.

Après 2014, quand se terminera son utilisation par les militaires américains, il n’y aura (à l’aéroport de Manas) plus aucune base de forces armées étrangères, a répété jeudi le président kirghiz, Almazbek Atambaïev.

Selon l’agence russe Itar-Tass, l’accord passé jeudi prévoit notamment le maintien d’une base russe sur l’aérodrome de Kant (à une vingtaine de km de Bichkek) et d’autres installations, dont un centre de télécommunications, des livraisons de matériel militaire et la formation de militaires kirghizes.

Il prévoit selon la même source que les militaires russes assureront la défense de la souveraineté et de la sécurité du Kirghizstan avec les forces kirghizes.

Le président russe, Vladimir Poutine, a notamment souligné que cette implantation permettrait de faire face aux forces extrémistes actives dans cette région proche de l’Afghanistan.

Ceux qui veulent déstabiliser la situation dans la région doivent savoir qu’il y a là des forces qui s’opposeront à l’infiltration de l’extrémisme, a-t-il déclaré devant la presse.

La présence russe dans la région est un facteur important de stabilité, a-t-il ajouté, évoquant également le Tadjikistan, une autre ex-République soviétique voisine de l’Afghanistan.

Un autre accord signé jeudi prévoit l’effacement d’une dette de 489 millions de dollars (380 millions d’euros) par la Russie, ainsi que la construction de deux centrales hydroélectriques pour lesquelles la Russie accorde un crédit de 1,7 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros).