Egalité et Réconciliation
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Quatre millions de Français livrés à eux-même

Quatre millions de personnes en France sont frappées par l’extrême solitude, selon une étude de la fondation de France publiée jeudi 1er juillet.

Pas de famille pour un déjeuner le dimanche, pas d’amis avec qui échanger des confidences, pas de collègues avec qui partager un verre après le travail. Ces 4 millions de Français, soit 9 % de la population, déclarent avoir eu moins "de trois contacts directs" dans l’année en dehors du "bonjour/au revoir" avec les commerçants. Ils n’ont quasiment aucune conversation personnelle avec autrui.

LE COÛT DE LA VIE SOCIALE

Comment sombre-t-on dans l’extrême solitude ? 56 % des personnes seules l’expliquent par une rupture familiale. Un divorce, un décès ou encore une dispute peuvent faire basculer un individu dans l’isolement. Le chômage arrive en second élément déclencheur du repli, chez 14 % des esseulés.

Le cliché selon lequel l’anonymat des grandes villes serait synonyme d’isolement est démenti par l’étude. Il y autant de personnes seules à la campagne qu’en ville. C’est l’argent qui est le facteur le plus discriminant. Plus on est pauvre, plus on est seul. Près de 14 % des personnes qui touchent moins de 1 000 euros par mois n’ont pas d’amis. Avoir une vie sociale coûte cher : cinéma, restaurant, faire garder ses enfants... Autant de dépenses que ne peuvent se permettre les petits revenus. Les personnes qui gagnent 2 500 euros par mois ne sont elles que 2 % à ne pas avoir d’amis.

PLUSIEURS RÉSEAUX DE SOCIALISATION

La fondation de France divise la vie sociale d’un individu en plusieurs réseaux : le réseau familial, amical, professionnel et le voisinage. 23 % des Français ne disposent que d’un seul réseau de socialisation. Un déménagement ou un décès peuvent les faire basculer. Contrairement aux idées reçues, la famille n’est pas le dernier rempart contre la solitude. Ce sont les voisins qui représentent l’ultime lien avec le monde extérieur. 10 % des Français confient se sentir soit exclus, soit abandonnés, soit inutiles, même quand ils ont encore des relations avec un réseau social.

Le sentiment de solitude augmente avec les années : 16 % des plus de 75 ans en sont frappés, 15 % des 60-74 ans. Elle frappe aussi la tranche d’âge des 40-49 ans (9 %). La quarantaine est un moment particulièrement à risque, où l’on peut divorcer, perdre son emploi ou encore ses parents.

Les réseaux sociaux ne sont d’aucun secours aux personnes seules. Près de 88 % d’entre elles ne se connectent jamais à un site du type Facebook. Et ceux qui collectionnent les amis dans le monde virtuel sont généralement ceux qui les collectionnent aussi dans la vie.