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Que peut-on attendre de Sarkozy ? Interview exclusive de Bruno Gollnisch

L’hebdomadaire patriotique allemand Deutsche Nationalzeitung a publié le 6 juillet dernier une interview exclusive du Délégué général du FN, Bruno Gollnisch. Le Deutsche Nationalzeitung est édité par Gerhard Frey, patron de la maison d’édition DSZ à Munich et président du parti Union du Peuple Allemand (DVU). Le journal est diffusé en R. F. d’Allemagne et en Autriche à 41.000 exemplaires.

Cette interview nous semble assez originale, vu la clarté des questions posées et les sujets abordés. Nous la publions ci-dessous dans sa version originale française. Quant à la version allemande, complétée par des sous-titres et d’une biographie de Bruno Gollnisch, elle est accessible par le lien suivant : www.national-zeitung.de.

Deutsche Nationalzeitung (DNZ) : Quel est votre jugement par rapport à la direction que prend la politique française suite à l’élection de M. Sarkozy ?

B. Gollnisch : Il est vrai que la politique française ne changera guère avec l’élection de Nicolas Sarkozy. Bien que son vocabulaire soit plus patriotique et national que celui de son prédécesseur Chirac, ses actes ne le seront pas pour autant. Pourquoi ferait-il maintenant en tant que Président ce qu’il n’a pas fait pendant les cinq dernières années au Ministère de l’Intérieur ? En effet, son bilan est mauvais : contrairement à ce qu’il dit, il n’a pas fait baisser la délinquance qui a culminé dans les émeutes proches de la guerre civile en novembre 2005… De plus, c’est bien M. Sarkozy qui s’est prononcé pour le droit de vote des étrangers, le droit du sol, l’immigration choisie, la discrimination positive et le PACS, c’est lui qui a institué le Conseil Français du Culte Musulman dominé par les islamistes, qui a régularisé des milliers de clandestins et supprimé l’expulsion des criminels et délinquants étrangers ayant le statut de résident sur le territoire français, etc. La gauche ne ferait pas forcément pire. De ce fait, il a même appelé plusieurs socialistes au gouvernement.

DNZ : M. Sarkozy est, comme il le dit lui-même, fixé les yeux sur les Etats-Unis et Israël. Comment cela se répercutera-t-il sur son attitude vis-à-vis de l’Allemagne et de la Russie ?

B. Gollnisch : Je pense qu’il s’entendra très bien avec l’Allemagne d’Angela Merkel qui, elle, affiche la même préférence pour les USA et Israël. Par contre, les relations seront sans doute plus compliquées avec la Russie qui ne compte pas se soumettre à la tutelle des Américains (comme l’a montré la résistance russe contre le bouclier anti-missile) et qui est beaucoup plus neutre vis-à-vis de l’Etat d’Israël que ne le sont les USA.

DNZ : On parle de M. Klarsfeld junior comme nouveau conseiller du nouveau Président français. Quelle est son influence selon vous ?

B. Gollnisch : Nicolas Sarkozy, du temps où il était Ministre de l’Intérieur, a déjà fait appel au franco-israélien Arno Klarsfeld en sa qualité d’avocat, certes. Néanmoins, l’influence de M. Klarsfeld sur la politique française me semble minime, ceci d’autant plus que Klarsfeld, investi comme candidat de Sarkozy dans la douzième circonscription de Paris, a été battu au second tour. Le fait qu’il soit bien connu, médiatiquement et politiquement correct et bon en communication ne peut combler le degré zéro de son niveau politique. Ainsi a-t-il déclaré qu’il connaissait bien la douzième circonscription (dans laquelle il n’habite pas) du fait qu’il la traverse fréquemment en roller (sic).

DNZ : Vous, M. le Professeur, vous étiez toujours soumis à des persécutions juridiques en raison de vos jugements historiques qui n’ont pas été considérés comme politiquement corrects. Quel est l’état actuel de vos procédures juridiques et est-il vraiment le devoir de la Justice d’interpréter l’histoire ?

B. Gollnisch : C’est vrai, j’ai été condamné par la justice parce que j’avais estimé lors d’une conférence de presse, pressé par de multiples questions de journalistes sur les déportations, les camps de concentration, les chambres à gaz homicides dont je n’avais même pas nié l’existence, qu’un débat historique relevait du travail des historiens et non des juges ou des responsables politiques. J’ai cependant fait appel de ce jugement inique qui est en suspens.

La base de ma condamnation est un nouveau genre de législation qui ne réprime pas un comportement précis en définissant clairement la vérité à laquelle on serait absolument obligé d’adhérer. Elle peut donc être interprétée dans le sens le plus large possible et peut être utilisée pour organiser un véritable lynchage judiciaire contre toute personnalité indésirable aux yeux du pouvoir en place. Voilà pourquoi la Justice est souvent sollicitée pour se mêler des débats historiques, surtout si ceux-ci sont historiquement incorrects.

DNZ : De manière surprenante, une grande partie des électeurs du Front national s’est fait appâter par M. Sarkozy. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

B. Gollnisch : Nous avons du constater que la mémoire des électeurs est malheureusement courte car le bilan de M. Sarkozy durant les cinq dernières années en tant que Ministre de l’Intérieur est mauvais, ainsi que je l’ai expliqué ci-dessus. Autrement dit, les électeurs ne l’ont malheureusement pas jugé selon son passé mais selon son projet. Et là, avec l’appui massif des médias, M. Sarkozy a su se présenter comme un homme patriotique, en rupture avec le système auquel il a pourtant toujours appartenu, ceci en reprenant notre vocabulaire et nos thèmes sans pourtant reprendre nos solutions.

De plus, certains de nos électeurs ont cru utile de voter Sarkozy pour faire barrage à la candidate socialiste… et se voient maintenant confrontés à la présence de cinq socialistes dans un gouvernement de droite ! Mais beaucoup d’électeurs commencent déjà à se rendre compte de la supercherie du nouveau Président français et à prendre leurs distances, ainsi que l’a montré le second tour des législatives.

DNZ : On s’attend ou on craint un alignement progressif du parti de M. Le Pen sur les positions des partis de l’établissement. Quelle sera la suite du développement du Front national ?

B. Gollnisch : Le but du Front national est d’arriver au pouvoir. Par conséquent, nous avons réfléchi à la manière de conquérir de nouveaux électeurs. Mais en ratissant plus large dans l’espoir de voir Jean-Marie Le Pen à nouveau au second tour des présidentielles, nous avons peut-être trop dilué notre profil national et identitaire, de telle sorte que les électeurs ont eu l’impression que nous nous alignions sur les positions de M. Sarkozy au moment où celui-ci était lui-même en train de s’aligner sur les nôtres.

Il n’en reste pas moins que le Front national ne changera pas son programme, et restera un parti national et anti-système car il s’attaque aux causes des problèmes et non seulement à leurs conséquences comme le font les partis de l’établissement.


Source : Blog de Jacques Vassieux