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Soupçonné de terrorisme après un don de 20 euros à une mosquée !

Il a d’abord pensé à une erreur. Agent d’expédition chez Fedex, un homme de 30 ans, qui a demandé au Figaro de préserver son anonymat, s’est vu retirer son badge en mars dernier, pièce lui permettant d’accéder à une « zone réservée » de l’aéroport de Roissy, où il travaillait. La raison : des soupçons de financement d’activité terroriste.

« La préfecture de Seine-Saint-Denis lui a retiré son autorisation sans raison valable, en nous expliquant dans une lettre que mon mari n’était pas une personne sûre pour la sécurité aéroportuaire », explique au Figaro Myriam, l’épouse de ce père de famille installée à Creil dans l’Oise. « En cherchant à en savoir plus, on a téléphoné au ministère de l’Intérieur qui nous a dit, officieusement, qu’il alimenterait un réseau islamiste, lance-t-elle. Il avait juste fait un don de 20 euros pour financer la construction d’une mosquée dans notre ville ! », déclare-t-elle.

Sans badge et dans l’impossibilité d’accéder au site restreint de l’aéroport, il ne peut plus travailler. Son entreprise n’étant pas en mesure de lui proposer un autre poste, il épuise ses congés, se retrouve sans solde et est licencié au bout de quelques semaines. « C’est la descente aux enfers », soupire Myriam. Seule source financière de la famille, il n’a pas eu de salaire pendant plusieurs mois. « J’ai dû annuler in extremis l’achat de mon logement. Ma femme, qui était enceinte, a dû retourner vivre chez ses parents avec ma fille de 1 an. Sans la solidarité, je n’aurais même pas pu payer mes factures », raconte l’homme au Parisien.

Silence de la préfecture

Pour Me Hosni Maati, son avocat, les soupçons contre son client sont « très graves » et la décision de l’administration « disproportionnée ». « En août, nous avons saisi le tribunal administratif d’Amiens qui nous a donné raison et a demandé au préfet, qui n’était pas représenté à l’audience, de lui restituer son badge et de justifier sa décision, assure-t-il au Figaro. Nous n’avons toujours pas eu de retour de la préfecture. » Contactée, l’administration n’a pas souhaité évoquer le sujet.

L’homme, reconverti en éducateur, veut tourner la page de cet épisode « vexant » mais demande que son honneur soit rétabli. « On a décidé de porter plainte contre X pour discrimination, explique Me Maati. On se retrouve là devant un cas patent de discrimination à l’encontre d’un jeune d’origine maghrébine et musulman », assure-t-il.

Une thèse partagée par Myriam pour qui son époux, qui va « de temps en temps à la mosquée », a été « victime de l’amalgame entre islamistes et musulmans ».

 






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