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Syrie : après les "moudjahidines" arabes, les "moudjahidines" iraniens

Le groupe terroriste iranien, l’Organisation des Moudjahidines du peuple Iranien (OMPI) voudrait rejoindre les rangs des miliciens de l’ASL en Syrie dans le but de combattre le Hezbollah et les gardiens de la révolution iranienne.

Cette décision a été révélée par le conseiller politique de la milice de l’Armée syrienne libre (ASL), Bassam Dada selon lequel le commandement de la milice s’attelle à étudier cette suggestion et a plutôt tendance à l’accepter.

Il a toutefois dit qu’il est exclu que la totalité des membres du groupuscule qui compte quelques 6 100 membres soient absorbés, ni qu’ils soient admis avec leurs armements. Il est question que ce groupuscule s’installe dans un camp édifié à la frontière avec le Liban.

Selon les dires du responsable de l’ASL, leur coopération devrait se limiter à apporter leur soutien logistique et non à faire part aux combats, au motif que ses hommes sont des combattants performants.

Cette suggestion intervient au lendemain de la décision prise par l’administration américaine de radier cette organisation de sa liste noire terroriste dans laquelle elle a été placée en 1997. En échange, l’organisation iranienne se devrait de renoncer à la violence.

À cet égard, le département d’Etat souligne qu’il ne pardonne ni n’oublie les actes terroristes passés des Moudjahidines du peuple, dont leur implication dans les meurtres de citoyens américains en Iran dans les années 1970 et dans un attentat sur le sol américain en 1992.

Mais ceci n’a pas empêché l’administration américaine de placer les membres de cette organisation sous la protection de l’armée américaine, depuis l’invasion de l’Irak en 2003, puis de veiller à ce que le gouvernement préserve leur sécurité.

La proposition de l’OMPI à l’ASL devrait également permettre aux quelques 4 000 membres de ce groupuscule de quitter l’Irak, où ils se sont installés depuis 1980, pour collaborer avec le régime de Saddam Hussein dans sa guerre de 8 années contre l’Iran. Surtout que depuis le retrait américain, le gouvernement irakien exige leur départ.

Ils ont été contraints dans un premier temps à quitter le camp Ashraf situé à 150 km de de Bagdad, vers celui de Liberty, une ex-base américaine en attendant leur nouvelle destination.

L’OMPI a figuré sur la liste noire de l’UE de 2002 à janvier 2009. Etant toujours considérée comme telle au Canada, elle a de fortes chances de voir changer son statut, surtout après la décision américaine.

L’organisation Mojaheddin-e-Khalq, ou Monafekin-e-khalk (comme se plaisent à l’appeler les Iraniens, ce qui signifient les hypocrites) a été créée en 1965 par des étudiants iraniens souhaitant renverser le régime du shah fondé sur l’appui américain et mettre en place une république socialiste islamique en Iran. Ses membres ont participé au renversement de la monarchie en 1979.

Après la révolution, ils ont refusé de laisser le pouvoir à l’ayatollah Khomeiny. Suite à une série d’attentats meurtriers, l’OMPI a été interdite en Iran et ses dirigeants se sont installés en France et en Irak. Escomptant ses incursions meurtrières en Iran, depuis l’Irak, le gouvernement iranien estime que les activités des Moudjahidines ont causé la mort de plus de 12 000 Iraniens et plus de 25 000 Irakiens.

Selon le journal français Libération, « ils sont même suspectés d’avoir aussi effectué de basses besognes pour le compte du dictateur irakien. C’est ce qui explique pour beaucoup pourquoi ils sont détestés à ce point à la fois par les Iraniens - qui les considèrent aujourd’hui encore comme des alliés de l’ancien envahisseur - et les Irakiens, chiites et kurdes ».

Aujourd’hui encore, elle semble oeuvrer dans la même direction, s’attelant entre autre à faire torpiller le programme nucléaire iranien. Ses collaborateurs en Iran espionnent les installations nucléaires et tentent de fournir au Pentagone et aux agences américaines sur les évolutions dans ces domaines. Sa collaboration avec le Pentagone a été révélée par le journal français Le Monde. Il lui est imputable d’avoir rendu publique en 2002 la présence de deux sites nucléaires à Natanz et Arak.

Ces dernières années, elle est impliquée dans l’assassinat des scientifiques nucléaires iraniens. Lors des interrogatoires, les auteurs des assassinats ont reconnu appartenir à cette organisation et collaborer avec le Mossad israélien.

Plus encore, et selon le journal français Le Monde, c’est cette organisation qui est derrière l’accusation adressée à certains pèlerins iraniens enlevés en Syrie par des miliciens d’être membres des pasdarans.

Avec sa demande de rejoindre le rang des miliciens en Syrie, l’OMPI viole son engagement de renoncer à la violence. Interrogé par Libération, un politologue iranien ayant requis l’anonymat a affiché son scepticisme quant à voir ce groupuscule évoluer vers l’action politique, signalant qu’il s’agit « d’une secte au fonctionnement incroyablement stalinien ».

Le journal français signale que Washington non plus ne semble pas y croire : « Le Département a de sérieuses préoccupations sur l’OMPI en tant qu’organisation, particulièrement au regard des accusations d’abus perpétrés [par l’organisation] contre ses propres membres ».

Comme l’administration américaine a longtemps affiché à l’encontre de cette organisation une position inverse que celle qu’elle lui voue réellement, il est exclue que le débarquement de cette dernière en Syrie se passe sans son blanc-seing. D’autant plus que la politique américaine en Syrie est d’y envoyer toutes les têtes chaudes du monde arabo-islamique, combattant d’Al-Qaïda compris. Question de s’en débarasser, et d’exténuer le pouvoir syrien aussi !

 






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