Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Transparence à l’UMP : ça commence mal pour Xavier Bertrand

Xavier Bertrand a annoncé une « opération transparence totale » sur le nombre d’adhérents que compterait l’UMP. Une séduisante idée, mais qui débute bizarrement...

« Nous allons faire, nous, une “opération transparence totale” : le nombre d’adhérents dans chacun des départements. Et je dis à toutes les formations politiques de France : “chiche, tout le monde joue cartes sur table”. » Il est fort Xavier Bertrand. Invité de La Matinale de Canal+, l’assureur-militant l’a joué « opération Glasnost » avec les listings de l’UMP. Mais comment compte s’y prendre le secrétaire général du parti majoritaire ? « C’est simple : vous avez des reçus fiscaux qui sont délivrés par le fisc chaque année. Et pas question de donner le nom des adhérents mais le nombre. Tout le monde peut vérifier. D’autre part, je m’engage à aller plus loin avec le nombre département par département. Et vous avez aussi dans nos comptes le montant des adhésions, vous avez ensuite le tarif des adhésions. Vous avez un nombre précis. Je vous dis une chose : moi je fais “l’opération vérité”, chacun fait “l’opération vérité”. »

Séduisante idée. Sauf que « l’opération vérité » du « chouchou » commence mal. Car dans le même temps, voilà qu’il annonce « 40 000 nouveaux adhérents en 2009. Un peu plus de 3 000 par mois. », soit « un peu plus de 250 000 adhérents » d’après ses dires. 250 000 adhérents ? En janvier 2009, l’UMP en comptait pourtant officiellement 270 000. Comme le relève très justement Lefigaro.fr — le seul média, il faut le noter, à s’être penché sur ces curieux chiffres quand tous se jettent comme des affamés sur ceux du PS — « si 40 000 nouveaux membres ont rejoint le parti cette année, comme l’affirme Xavier Bertrand, c’est donc que dans le même temps pas moins de 60 000 personnes l’ont quitté. » L’« opération transparence totale » commencerait-elle par l’annonce d’une hémorragie ? C’est fort possible.

Le nombre d’adhérents dans les partis politiques ? Des données très très fluctuantes !

Mais la désaffection ne peut expliquer à elle seule de tels chiffres. Le nombre de militants à l’UMP comme dans toutes les formations politiques est une donnée très très fluctuante. Aussi fluctuante que la température affichée sur un thermomètre glissé dans le sac d’une Cécile Duflot voyageant à toute berzingue entre Paris, Copenhague et les Maldives. À titre d’exemple : si en janvier 2009 il y avait 270 000 adhérents à l’UMP, fin octobre de la même année, Le Figaro (encore lui) révélait qu’il y avait « 228 740 adhérents selon le dernier pointage ». Quelques jours plus tard à peine, Frédéric Lefebvre arrondissait les effectifs à « 240 000 adhérents »...

Tout cela est confus. Très confus. Et encore, il n’est pas question ici de l’érosion des effectifs des Jeunes pop. Mais il ne faut pas compter sur l’UMP pour y voir clair. En tout cas, pas tout de suite. Contacté, le parti majoritaire explique, après plus de 24 heures de réflexion, qu’il n’y a pas de « communication prévue (sic) sur l’“opération transparence” pour l’instant ». La journée « listings propres » doit avoir lieu lundi prochain, lors du traditionnel point presse. Pour les journalistes, ce sera calculettes et bouliers obligatoires. Tout comme fin 2012. Xavier Bertrand, lors de La Matinale, s’est une nouvelle fois engagé à atteindre à cette date les 500 000 adhérents. Si, si, c’est possible. Pas de besoin de « reçus fiscaux ». Le mieux, c’est encore la bonne vieille méthode utilisée dans tous les partis : je pose 245 879, je retiens 32, j’ajoute 278 auquel je retranche aussitôt 87 412, j’en appelle aux forces divines, grille un bâtonnet d’encens, loue la mémoire du Grand Charles et j’obtiens ? 500 000 adhérents !