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Un coup d’État déjoué au Soudan du Sud

Le président du Soudan du Sud a imposé lundi un couvre-feu de la tombée du jour jusqu’à l’aube dans la capitale, après que des soldats loyaux à son ancien bras droit aient tenté de prendre le pouvoir par la force.

Le coup d’État avorté a donné lieu à des affrontements entre factions militaires qui mettent en lumière l’instabilité croissante qui prévaut au pays.

Entouré de représentants gouvernementaux, le président Salva Kiir - qui portait un uniforme de général au lieu de son complet habituel - a déclaré lundi, à la télévision, que l’armée avait repoussé un coup d’État « orchestré par des soldats fidèles à l’ancien vice-président ».

Ces soldats ont attaqué le quartier-général de l’armée sud-soudanaise, près de l’université de Juba, en fin de journée dimanche, provoquant des échanges sporadiques de tirs qui se poursuivaient lundi.

« Les assaillants se sont enfuis et les forces armées les poursuivent », a dit M. Kiir lundi.

M. Kiir a déclaré que le gouvernement est actuellement pleinement en controöle de la situation militaire à Juba, avant d’ajouter que son gouvernement ne pourra être remplacé que lors d’élections.

Les détails de la tentative demeuraient vagues, mais le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères, Barnaba Marial Benjamin, a expliqué à l’Associated Press que des soldats de la base de Juba ont été repoussés quand ils ont tenté de s’emparer d’armes. Certains politiciens ont depuis été arrêtés mais on ne sait pas si le leader présumé des mutins, l’ancien vice-président Riek Machar, est du nombre.

M. Benjamin a ajouté que le coup d’État a été planifié par des soldats et politiciens « désabusés » menés par M. Machar, qui s’est querellé avec M. Kiir plus tôt cette année avant d’être évincé de son poste de vice-président.

Un journaliste de l’Associated Press rapporte la présence de soldats armés et de policiers dans les rues de Juba, mais les échanges de tirs semblaient terminés lundi. La mission des Nations unies au Soudan du Sud a confirmé que des tirs ont été entendus et que des centaines de personnes ont trouvé refuge dans son enceinte.

« Nous espérons que la situation sécuritaire reviendra rapidement à la normale à Juba pour permettre aux civils de réintégrer très bientôt les secteurs résidentiels », a indiqué la mission par voie de communiqué. Aucun « personnage politique ou militaire important » n’a été accueilli dans l’enceinte, a-t-elle ajouté.

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