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Vengeance et pédocriminalité : la justice a un problème de poids (et de mesures)

Parfois, au milieu des sombres faits divers qui s’amoncellent, il suffit d’en rapprocher deux pour faire jaillir une petite lumière, comme l’étincelle avec les silex. Deux crimes parmi les plus médiatisés ont défrayé la chronique : l’un date de 2022, l’autre de 2024. Les deux ensemble illustrent l’illogisme de la justice. Ou alors sa préférence, ce qui est plus grave.

 

 

Le premier, c’est le double meurtre fin novembre 2022 de Leslie & Kevin, sur fond de deal et de jalousie. Un soir, Kevin a 10 000 euros sur lui, probablement pour acheter de la drogue à Tom (23 ans), qui est amoureux de Leslie (22 ans), la copine de Kevin (21 ans). On ne reverra plus les deux marginaux. On découvrira leurs corps, dans un champ. Depuis, le responsable principal est en préventive, et les enquêteurs ont du mal à dissocier les responsabilités parmi ses trois associés.

De nombreux détails des crimes ont été dévoilés. Ainsi, les deux jeunes victimes ont été tuées de plusieurs « coups de pelle » avant d’être enterrés à deux endroits différents. Pendant le meurtre de Kevin Trompat, Leslie Hoorelbeke aurait été obligée d’assister à ce « véritable carnage ». Elle aurait alors prononcé ces mots bouleversants face aux suspects : « Pourquoi, Tom ? » avant d’être, elle aussi, frappée à mort. Un récit épouvantable qui hante le père de Leslie. (Marie France)

 

Après la découverte par les policiers du corps de son fils, le père de Kevin (Guy Trompat, condamné à 22 reprises, a passé 12 ans de sa vie en prison) jure de se venger : il aurait proposé 100 000 euros (à des codétenus) pour éliminer les prévenus, qu’il considère comme collectivement responsables de la mort du jeune couple. Sur ce, la justice intervient et le colle en garde-à-vue, puis lui inflige 18 mois de prison dont 6 ferme. France 3 Nouvelle-Aquitaine écrit :

Il était accusé « d’instigations à l’assassinat non suivies d’effet et de menaces de mort matérialisées par écrit, image ou tout autre objet en récidive ». La proposition de vengeance aurait été diffusée dans plusieurs établissements pénitentiaires.

Voilà pour l’affaire numéro un. La seconde, c’est Le Figaro qui la raconte :

Le 17 avril 2020, Valentine, 13 ans, et sa mère franchissent les grilles de la gendarmerie de la zone commerciale de Baud, dans le Morbihan. Elles résident dans un village de granit à une poignée de kilomètres. La nuit dernière, il s’est passé quelque chose au cours d’une soirée pyjama avec son amie Johanna. Un mystérieux internaute les a ajoutées sur Snapchat, arguant être en mesure de pirater leurs réseaux sociaux, comptes bancaires et le logiciel professionnel du père de la première. Paniquées, elles sont contactées par un second compte inconnu qui leur confesse avoir reçu un ultimatum similaire.

Sa petite sœur a été contrainte d’envoyer des photos d’elle afin qu’il ne mette pas ses menaces à exécution. Alors les deux copines lui emboîtent le pas. Elles s’exécutent. Sous l’objectif du smartphone, elles se déshabillent puis envoient un cliché d’une poitrine dénudée, d’un entrejambe. Réfugié derrière la vignette d’un fantôme sans visage sur fond jaune, l’interlocuteur se montre de plus en plus gourmand. Valentine et Johanna sont prises au piège. La chambre se transforme en lieu de tournage d’un « scénario pervers » fomenté par un maître chanteur qui dicte ses fantasmes à distance.

Trois ans plus tard, Emmanuel D., 40 ans, a été renvoyé devant la cour criminelle de Haute-Garonne. Au moins 25 victimes ont été recensées. L’homme est jugé à partir du 8 mars pour viol « par instigation » et une série de délits liés à la criminalité sexuelle en ligne.

« Tout le monde savait »

Le reste de l’article est payant. On y apprend que ce pédocriminel est déjà répertorié au « fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes ». Il lui est interdit d’entrer en contact avec des mineurs, une interdiction physique, pour une justice dépassée, qui a oublié les réseaux sociaux...

 

 

Cette ordure, écoutez bien, a déjà été condamné à 4 reprises pour des agressions sur mineurs, et il a pris 7 ans de prison pour avoir agressé sexuellement les deux enfants de son ex-compagne. L’article précise qu’il a été marqué par un inceste sur sa sœur commis par un père autoritaire. On connaît pourtant des personnes qui ont vécu un inceste et qui n’ont blessé personne.

Les victimes, qui sont beaucoup plus que 30, souffrent de stress post-traumatique, de violentes crises d’angoisse et de troubles alimentaires ou du sommeil. Le pédocriminel est actuellement en détention provisoire à la prison de Toulouse-Seysses, dit l’article, ce qui est un message envoyé aux codétenus, qui lisent la presse. On apprend qu’en taule il a réussi à se procurer un mobile et à brancher une mineure.

Conclusion  ? La justice, à juste titre, interdit de se faire justice soi-même. Mais, d’un autre côté, elle s’interdit aussi, dans de trop nombreux cas, surtout quand il s’agit de personnes sans nom ou sans influence, de faire justice.

 

L’affaire Francis Renaud :

 

Comme prévu, sur E&R :

 






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