On va pas se mentir, c’est pas la vidéo du siècle. On sent un certain relâchement dans la réal et le montage, entre résidus de films, interviews d’une seconde, images pas raccord et doublage acrobatique. Le sujet est mal écrit, médiocrement abordé, mais il reste brûlant, à tous points de vue, pour les protagonistes.
Les changements sociétaux (le féminisme, le mercantilisme) et technologiques (la drague en ligne) ont déstabilisé et précipité la relation hommes-femmes dans le réel. Les uns et les autres sont perdus, seuls les intermédiaires – comme toujours – se frottent les mains. Le nouveau marché de la drague en ligne a tué la drague de rue, celle qui n’était pas calculable, marchandisable.
Le doc a le mérite de confirmer qu’en matière de sexe, les femmes ont le pouvoir, un pouvoir quasi absolu sur les hommes, qui sont obligés de s’adapter, de ramper ou de renoncer. Il faut passer sous les fourches caudines d’une femme pour la posséder, et encore, ça ne dure qu’un temps. C’est elle qui décide, au départ, mais elle sait qu’ensuite, une fois donnée, elle va perdre sa position dominante, son pouvoir. Le mec, s’il sait y faire, peut rétablir ou retourner la situation. Certes, elle peut toujours le tromper pour avoir l’impression d’être libre, mais ça ne réduit pas la dépendance affective et /ou matérielle.
C’est tout le paradoxe de la RHF (relation homme-femme). Bien sûr, on ne parle pas ici de mariage ni de relation durable, qui font intervenir des facteurs plus sérieux que l’appétit et l’apparence, mais une des femmes du docu le dit très bien : une fois prise, « on s’attache facilement ». Le but de l’homme qui a passé le premier obstacle (il y en a un paquet d’autres car les femmes adorent les multiplier) avec succès n’est pas de se venger, quoique ça puisse arriver, et de ne pas trop profiter de la situation, même si c’est tentant : le fond esclave de la femme peut revenir au galop. Si elle est éprise, elle est capable d’aller très loin dans la soumission, même si elle s’en plaint après coup, pour faire de son ex-maître un salaud, les femmes éduquées disent pervers narcissique.
Le chemin est truffé de pièges, de paradoxes et de faux-semblants : il ne faut pas se fier aux apparences, aux déclarations primaires et conscientes. La pauvre pute (ce sont objectivement ses deux caractéristiques) dans le doc qui exige un virement du mâle avant toute relation pour tester sa fiabilité, c’est la caricature de ce rapport, et on sent qu’elle a dû un jour payer de sa personne et de sa poche sans rien obtenir en retour de sérieux (mariage, union gratifiante, virement permanent). Bref, elle s’est fait sauter pour rien, comme si un client avait pris une pute à crédit pour au final ne pas la payer. Je largue la pute !
Il y a de sacrés malotrus chez les mecs, faut reconnaître, un peu d’autocritique ne nuit pas. On a retrouvé une blonde qui s’est fait avoir, et qui a mis un certain temps à comprendre. Le temps de l’espoir, peut-être, mais aussi du plaisir, probablement, toujours ce fond esclave, masochiste, généreux pour être polis...
Les femmes se savent faibles – par la chair – et manipulables – par l’esprit. On peut leur mentir très facilement, par exemple avec des « tu es belle », et si elle n’est pas belle « tu es unique », le pire (mais le plus dangereux) étant « je t’aime », sauf si ça s’adresse à son corps, et « je te rembourserai demain ». C’est pourquoi elles fondent leur stratégie et leur défense sur cette double connaissance. La chair ne doit pas se donner trop vite, sinon tout pouvoir est perdu. Quant à l’esprit, il résiste comme il peut, avec les moyens du bord. On n’en dira pas plus sinon on va encore se faire engueuler par nos splendides et irremplaçables camarades femelles, qui ne sont évidemment pas incluses dans cette étude machiste de bas étage. L’enfer, c’est les autres gonzesses.
Les femmes de ce doc merdique sont prises entre deux forces contradictoires : d’un côté elles doivent résister à l’appel – suractivé par la pression permanente à la surconsommation – de la chair, c’est-à-dire au désir de beaucoup d’hommes ; de l’autre, elles ont quand même bien envie de se faire « secouer le derrière », comme l’avoue clairement la brune.
Diversification des fournisseurs
Mais alors, à qui donner son corps, à qui s’abandonner, tout en ayant la garantie (aux assurances de proposer une garantie Couple !) d’être en sécurité affective et de ne pas tomber sur un salaud, c’est-à-dire un mauvais payeur ? C’est là où s’arrête le pouvoir des femmes, car elles se trompent souvent de mec, c’est même leur spécialité. Et pourquoi ? Parce que les mecs doivent généralement tricher pour conquérir, comme ces dossiers grossièrement truqués pour trouver un appart ou ces CV surgonflés pour arracher un job. D’où cette tendance des nouvelles femmes de ne plus vouloir se donner complètement, ou alors de temps en temps et à des hommes différents, histoire de tromper tout risque de dépendance.
C’est pareil pour les travailleurs indépendants : avoir un seul employeur est dangereux, car tout peut s’arrêter d’un coup, et le statut ne permet pas de se retourner comme les heureux proprios d’un CDI. Eh bien justement, en amour, les femmes veulent un homme-CDI, et parce que c’est difficile, la barre un peu trop haute, eh bien les mecs truandent, mystifient, pipent. Ils promettent, mais ne tiennent pas toujours.
À vaincre sans péril, cocotte, tu vas triompher sans gloire
Dans le genre, on préfère écouter Tata d’Escu plutôt que l’horrible rouquine arrogante de Quotidien qui se vante d’avoir couché avec des centaines de mecs, punaise, les frérots, vous avez la dalle à ce point ? On sent que même après 1 000 amants, ou 10 000, elle sera toujours aussi vulgaire et repoussante, et que le succès en sexe – le body count – ne change pas une grenouille en princesse.
Le succès (sans effort pour ces dames) en sexe n’a rien à voir avec le succès en amour, c’est-à-dire trouver quelqu’un qui vous fait du bien et à qui vous faites du bien, sans rapport marchand (même s’il existe). C’est même antinomique ! Alors coucher avec tout le monde pour trouver l’amour, c’est vraiment le piège infernal, ou une petite manip féminine tordue pour se faire trousser sans trop de culpabilité. Si c’est assumé pour le plaisir physique, rien à dire ; mais si on pleurniche de ne pas trouver l’homidéal, alors il faut revoir ses postulats.
D’un esclavage l’autre : prostituée d’un seul homme ou de plusieurs ?
La multibaisée incarne parfaitement le problème des femmes qui se donnent trop : plus personne n’en veut, sauf pour un coup, et encore, même pas rémunéré. Le destin de prostituée gratuite menace donc celles qui veulent échapper à la vie de couple et à la soumission (apparente) à un seul homme. Faire la pute pour échapper à l’horrible patriarcat, quelle libération ! De plus, il ne s’agit pas de conquêtes, puisque les femmes n’ont pas à conquérir, juste à se donner ou pas.
Pour les hommes, c’est un autre sport, plus ardu : il faut conquérir, montrer des qualités, et ce, dans beaucoup de domaines. Les femmes descendent par l’ascenseur, les hommes montent par l’escalier, mais gare aux pannes. On dirait que les filles du féminisme commencent à découvrir les joies de l’escalier...
On peut donc dire aujourd’hui que dans les RHF, même si le féminisme et la technologie ont changé la donne, les hommes, après une rude période de choc tout de même (digérer le féminisme et les changements de mentalité), s’améliorent, tandis que beaucoup de femmes tombées dans le leurre de l’indépendance affective se détériorent. Les uns doivent s’élever, alors que les autres s’abaissent. Il n’est pas certain que les femmes sortent vainqueurs de ce changement de paradigme. Car les hommes et les femmes, malgré les oukases LGBT et autres injonctions dégenrées, sont faits pour être ensemble.