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Visé par une enquête pour abus de confiance, Karim Zéribi parle de complot...

Une information judiciaire a été ouverte pour abus de confiance et recel d’abus de confiance le 4 juin par le parquet de Marseille autour de l’association Agir pour la citoyenneté. Karim Zéribi en est l’ex président. La justice cherche à savoir si l’argent versé à cette structure aurait pu servir à financer son parcours électoral.

Karim Zéribi a perdu son siège d’eurodéputé EELV le 25 mai dernier et avec lui, son immunité parlementaire. Hasard ou coïncidence, c’est au même moment qu’une affaire datant de 2012 se réveille au parquet de Marseille. La justice s’intéresse à une association fondée en 2001 et présidée jusqu’en 2005 par l’élu écologiste, Agir pour la citoyenneté (APC).

Selon nos informations analogues à celles du Point, après une longue enquête préliminaire, une information judiciaire a été ouverte pour des soupçons d’abus de confiance et de recel le 4 juin dernier, ce que confirme le parquet de Marseille. Elle a été confiée à la juge d’instruction Anne Tertian qui doit déterminer si certains fonds de l’association auraient pu financer une campagne électorale de l’élu marseillais entre 2007 et 2012.

Au mois de novembre de cette année, le mandataire financier de Karim Zeribi, Ferdinand Richard, avait été entendu par la brigade financière, déjà à propos des liens entre associations et vie politique. Cette audition n’avait pas eu de suite jusqu’à récemment. En effet, le 4 juin, le dernier président de l’association auto-dissoute en 2009 a été mis en examen pour abus de confiance et placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de présider une association et d’entrer en contact d’autres protagonistes potentiels de l’affaire dont Karim Zéribi.

Ce qualificatif vise "le fait par une personne de détourner, au préjudice d’autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu’elle a acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé". Plusieurs auditions ont déjà eu lieu, celle de Karim Zeribi pourrait suivre dans les prochaines semaines.

En l’espèce, la justice s’intéresse notamment à une subvention de 50 000 euros accordée à APC par le conseil général des Bouches-du-Rhône à la fin 2007 pour une demande déposée au début de cette même année. Révélée par Marianne en octobre, elle était tirée du fonds spécial d’intervention, une enveloppe directement gérée par le président du département, Jean-Noël Guérini et destiné à financer des actions d’urgence. Karim Zéribi a toujours déclaré qu’il ne connaissait pas le président du conseil général à l’époque.

Les campagnes électorales dans le viseur

En mai 2007, Karim Zéribi se présente pour la première fois aux élections législatives dans les quartiers Nord de Marseille, réunissant plus de 11 % des voix au premier tour face notamment à Henri Jibrayel. À l’époque, ce premier scrutin plutôt porteur marque un tournant dans la carrière de Zéribi. Ancien du cabinet Chevènement au ministère de l’Intérieur, il est alors surtout connu pour ces initiatives associatives dont le symbole reste le parlement des banlieues, porté par l’association APC et soutenu publiquement par Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy avant la présidentielle de 2007. Ce n’est qu’ensuite, explique-t-on dans son entourage pour démentir toute intervention sur la subvention incriminée, qu’il aurait rencontré Jean-Noël Guérini et accepté de devenir son porte-parole aux municipales de 2008.

L’ex président d’APC aujourd’hui mis en examen aurait signé les documents relatifs à cette subvention. D’autres éléments portant également son paraphe semblent particulièrement intéresser les enquêteurs de la brigade financière. Selon les éléments que nous avons recueillis, il s’agirait de factures concernant l’édition d’un dépliant de quatre pages et de la commande d’un sondage par l’association.

Contacté, Karim Zéribi se dit "stupéfait des suspicions portées sur ses successeurs". "Je ne doute pas une seconde de la probité de ces derniers", ajoute-t-il. Rappelant qu’il n’était plus président depuis 2005, il "espère que tout cela n’émane pas d’une volonté de complot politique contre [lui]". Après 2005, Karim Zéribi est resté proche de l’association tout en n’appartenant plus à ses instances. Il continuait notamment d’animer les parlements des banlieues.

En 2007, l’association changeait de domiciliation pour s’installer dans le 15e arrondissement au 397, rue de Lyon dans la pépinière choisie par le fils de l’élu pour implanter son entreprise de conseil en communication. Il n’y a rien d’inhabituel qu’un ancien président conserve des liens étroits avec l’association qu’il a fondée. La justice devra dire si ses relations cordiales ont dépassé ou non les limites de la loi.

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