Une géopolitique de gribouille ne protégeant ni nos journalistes, ni même nos tombes !
29 mars 2012 23:46, par KinanDes choses intéressantes dans cet article mais je ferai deux remarques sur cet article de Jacques Borde, "gaulliste de gauche" que je généraliserai à la ligne EetR en général :
1° - La gauche a bien été coloniale en Syrie : l’indépendance ayant été envisagée sous le Front Populaire et un traité élaboré en 1936, qui n’ a finalement jamais été ratifié par le Parlement - ajournant cette indépendance que les nationalistes arabes syriens espéraient obtenir de leurs contacts avec les socialistes et les communistes.
Une précision d’importance : on sait que Léon Blum reçut la visite de Chaïm Weizmann visant à le dissuader d’accorder l’indépendance à la Syrie.
Borde rappelle de plus avec justesse la saloperie qu’a été par cette même gauche le don du Sanjak d’Alexandrette à la Turquie pour s’attirer ses bonnes grâces.
2° - Cependant en Syrie, la droite catholique-conservatrice comme gaulliste l’a été aussi. C’est ce catholique colonial qui méprisait tant l’islam qui inspira, le général Gouraud qui après avoir fait écraser les troupes de l’émir Faysal à Maysaloun en 1920 afin de tailler une colonie mandataire en Syrie pour la France, et enterrer le rêve d’un grand royaume syrien, posa le pied sur la tombe de Saladin à Damas et déclara : « Réveille-toi Saladin, nous sommes de retour. Ma présence ici consacre la victoire de la croix sur le croissant. »
C’est le très catholique et droitier Robert de Caix qui imposa le charcutage de la Syrie afin de créer le Grand Liban sous domination maronite, en cette même année 1920.
En 1925 ce n’est pas la gauche qui écrasa la révolution syrienne et fit bombarder Damas pendant deux jours (faisant plus de 1000 morts).
Et ce sont bien les autorités dépendantes de la France Libre de de Gaulle qui bombardèrent de nouveau Damas en 1945 pour empêcher l’accession à l’indépendance et soumettre le Bloc National syrien (400 mots civils environ).
Je sais gré à EetR et Soral de leur boulot et de leurs analyses en général et en particulier sur le mensonge antiraciste de la gauche (dont je suis issu), souvent occulté. Mais je remarque que parfois cela se fait en escamotant aussi une autre partie de l’histoire. C’est dommage !
Malgré ça, soutien quand même au courageux Soral et à ses collègues.
Un français, fils de syrien, sympathisant raisonné d’EetR