Sur l’abrutissement des masses et des pseudo-élites :
"Les livres [de la Social-démocratie] sont pour les niais et les imbéciles des "classes intellectuelles" moyennes, et aussi naturellement des classes supérieures ; les journaux sont pour la masse. (...)
Seul, en effet, un sot pourrait, connaissant cet énorme travail d’empoisonnement, en condamner la victime." (...)
Car il faut bien se dire que ces hommes dévoyés ne sont que des victimes. Si, maintenant, je m’efforçais de dépeindre en quelques traits l’âme de ces classes "inférieures", mon tableau serait infidèle si je n’affirmais pas que, dans ces profondeurs, je retrouvais encore la lumière ; j’y ai rencontré de rares sentiments de sacrifice, de camaraderie fidèle, d’extraordinaire modération et de réserve pleine de modestie, surtout chez des ouvriers d’un certain âge.
Et bien que ces vertus se perdent de plus en plus dans les nouvelles générations, surtout sous l’influence de la grande ville, il y reste encore beaucoup de jeunes gens chez qui une nature foncièrement saine l’emporte sur les vilenies ordinaires de la vie. Et si ces braves gens pleins de cœur apportent l’appui de leur activité politique aux ennemis mortels de notre peuple, c’est qu’ils ne comprennent pas et ne peuvent pas comprendre toute l’infamie de leur doctrine ; c’est que personne n’a pris la peine de se soucier d’eux ; c’est qu’enfin les entraînements sociaux ont été plus forts que leur première volonté d’y résister. C’est la misère qui, s’emparant d’eux un jour ou l’autre, les a poussés dans le camp de la Social-Démocratie."
Et sur la stratégie de diabolisation :
"Je compris l’infâme terrorisme intellectuel qu’exerce ce mouvement surtout sur la bourgeoisie qui, ni moralement ni physiquement, n’est de taille à soutenir de semblables assauts. La tactique de la Social-démocratie consiste à faire pleuvoir, à un signal donné, une véritable averse de mensonges et de calomnies sur les adversaires qui lui semblent les plus redoutables, jusqu’à ce que leurs nerfs soient brisés, et qu’ils se soumettent à l’odieux, dans le fol espoir de recouvrer la tranquillité."
A. H. (1925)