La démocratie peut-être bonne lorsqu’elle est au service du bien commun et non lorsqu’elle est orientée vers les individualités et les particularismes ; or le bien commun est l’antinomie du communautarisme, c’est en quelque sorte la dictature de la norme sur les minorités afin de faire émerger une certaine homogénéité. C’est ainsi que la démocratie a fait naître, du moins en France, ce qu’on appelle le modèle assimilationniste. Mais depuis l’avènement des courants libertariens, on revendique facilement une particularité comme un droit en référence aux droits de l’homme. Les français considèrent de plus en plus, comme le fait le modèle anglo-saxon, que le pouvoir doit être un lieu de négociation entre les minorités, il découle naturellement de cela des phénomènes de lobby qui viennent implorer de nouveaux droits au nom de l’égalité.
Tout cela me permet de dire que la démocratie dans un pays non-homogène est non seulement porteuse de germe de frustration pour la majorité, mais aussi d’injustice car dans le modèle qui règne aujourd’hui en France, il n’y a guère de place pour ceux qui n’appartiennent pas à une communauté, le français moyen qui n’est guère habitué à négocier ces droits est toujours largement lésé dans les processus électoraux. Les candidats au pouvoir regardent ainsi la population comme un assemblage d’individus aux étiquettes multiples auxquels on peut donner des gages en fonction des réalités statistiques et des rapports de force inter-communautés : cela s’appelle du clientélisme et c’est le début du règne du chaos.
Ainsi, je pense que la démocratie n’est pas un système de désignation durable à moins qu’on cultive au sein de la population un sens profond du respect de l’autre et du bien commun ; cela implique aussi que les immigrés doivent abandonner une partie de leurs traditions pour se mêler aux autochtones, c’est un processus psychologiquement violent et qui nécessite l’abandon de la bien-pensance compassionnelle ; ce qui n’est assurément pas le cas dans la France actuelle.
Pour finir cette réflexion, je me demande justement si la laïcité est compatible avec la démocratie puisqu’elle est génératrice de divisions et donc participe aux divergences d’opinions dans tous les domaines. La seule façon de vivre une société multi-confessionnelle serait donc le modèle anglo-saxon et c’est bien là le drame ; une société stable n’est-elle pas d’abord basée sur un modèle culturel unique et donc une religion unique ?