Acheter de l’or ! Encore faut-il avoir les moyens. Et ce n’est vraiment pas à la portée de tout le monde. Et pourquoi pas acheter des diamants tant qu’on y est ? Et puis dire qu’il faut revenir à la valeur or, comme si cela concernait tout le monde. Ce qu’on oublie de dire dans cette histoire, c’est qu’il n’y a que les banques qui ont quitté l’or, mais jamais les gens ordinaires.

Dans la tradition familiale française à chaque naissance, la famille se cotise pour offrir un Napoléon. Pour le baptême on offre le couvert et la timbale en argent et la chaîne et gourmette en or. Pour le mariage, une alliance en or. Chaque évènement est l’occasion d’offrir de l’or ou de l’argent, ce qui constitue les bijoux de familles. Les traditions familiales ont un sens. Ce n’est pas pour rien que l’on s’offre des bijoux. En plus de leurs valeurs sentimentales, ils constituent souvent dans les familles modestes, le seul moyen de se constituer un petit patrimoine transmissible à ses descendants.

Si acheter de l’or, revient à dire de revenir à la tradition familiale, je suis d’accord. Plutôt que de réfléchir à un hypothétique plan B ou C pour sauver ses économies, qui de toute façon, ne peut concerner que ceux qui ont encore des économies à sauver, il me semble bien plus responsable de remettre à l’ordre du jour les traditions familiales. Mais il est toujours plus facile de chercher des solutions ailleurs et bien plus compliquer d’admettre qu’on a oublié nos traditions jusqu’à ne plus savoir ce que veut dire le mot famille. Aujourd’hui on parle de cellule familiale, comme si une famille pouvait tenir dans une cellule, ou de famille recomposée, comme une salade qu’on peut recomposée à son gré.

Si les français n’ont plus d’or dans leur maison, c’est parce qu’ils ont dilapidé leurs traditions familiales. Et quand on voit les cris de frayeur de l’opinion publique quand les familles traditionnelles défilent dans les rues, on se rend bien compte que la société française n’a plus de racine. Et une société qui n’a plus de racine et une société morte.