Je ne pense pas du tout que F. Cousin soit un illuminé qui chercherait à "impressionner". Son travail me semble au contraire extrêmement sincère et dénonciateur justement de toutes les impostures intellectuelles/médiatiques/journalistiques actuelles.
Sur le style « philosophe », c’est un reproche qui ne tient pas vraiment. On ne va pas reprocher leur style à Hegel, à Spinoza ou à Deleuze. Quand on veut atteindre un certain degré de généralisation, ou au contraire une certaine finesse dans l’analyse, on peut difficilement rester au niveau du style « café du commerce ».
Quant au fait de savoir qui a « emprunté » à qui, c’est une vaste blague. F. Cousin le dit lui-même : tout a déjà été dit sur tout.
Le propre d’une pensée, c’est déjà d’être capable d’opérer une synthèse toujours nourrie de tout ce qu’on a lu avant, avec parfois la capacité à créer quelques concepts, tout au plus, ou d’ouvrir, pour les meilleurs philosophes, quelques portes qui n’avaient pas été ouvertes.
Quand on lit « l’Etre contre l’Avoir », je suis désolé, mais on n’a pas du tout l’impression de lire une resucée de Guy Debord, Marx ou Baudrillard, mais bien une synthèse éminemment personnelle dont on ne sort pas indemne.