7 Novembre 2013
On lit dans L’humanité aujourd’hui à propos de Camus :
Né en 1913, dans un domaine viticole près de Mondovi, il ne connaîtra pas son père, blessé mortellement l’année suivante à la bataille de la Marne. Sa mère est femme de ménage, analphabète. « À toi qui ne pourras jamais lire ce livre. » C’est avec ces mots qu’il lui dédiera son dernier manuscrit, inachevé, le Premier Homme. En 1957, lorsqu’il reçoit le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur, Louis Germain : « Quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé… Vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. »
Qu’adviendrait-il aujourd’hui d’un enfant aussi doué que Camus ?
Je me demande s’il aurait échangé des twits avec son prof de philo ou s’il aurait envoyé des poèmes sur Face book dans le cadre du e-projet que son prof de français n’aurait pas manqué d’animer !
En tous cas, les cœurs généreux sont à la peine dans l’Éducation Nationale (ou devrais-je parler d’Endoctrinement National), la générosité ne rentre pas dans les grilles d’évaluation des enseignants qui ne doivent pas exercer de présence trop "prégnante" auprès de leurs élèves, les inspecteurs n’aiment pas cela !!!
Ma fille est déscolarisée, ce n’est pas ce que j’aurais souhaité pour elle mais je préfère lui faire la classe plutôt que de la confier à des instituteurs qui pourraient lui seriner comme son institutrice de CP l’an passé : "Tu travailles trop vite, prend ton temps." Je reproduis évidemment la faute d’orthographe originale.
Autre citation, une autre institutrice "Mes enfants, ce que j’attends d’eux surtout, c’est qu’ils rentrent dans le moule."
Si c’est là sa seule ambition pour ses propres enfants, je me demande comment elle envisage les enfants des autres...