Critiques de cinéma et industrie du film : le couple infernal
10 mars 2014 09:21, par Mojo Risin
Je me souviens, à la sortie du Dîner de Cons, de m’être retrouvé à déjeuner face à un des premiers rôles. Je lui ai demandé si on ne pouvait pas considérer que ce qui faisait la connerie des dindons de la farce était leur situation sociale. D’une part de riches bourgeois avec des professions libérales et d’autre part de petits employés dont les hobbys étaient décrétés ringards et qu’on pouvait donc à loisir traîner dans la merde. Réponse laconique : "Il ne faut pas penser comme ça..." La lassitude que je traînais depuis longtemps a atteint sa masse critique. je n’ai même pas eu envie de répondre, pas même de la colère, rien. Je me suis levé sans un mot et je suis parti. J’ai quitté le restaurant. Plus jamais je n’ai remis les pieds à ces projections privées. Terminés les voyages gratos jusqu’aux studios de Boulogne (50 critiques baladés dans un car ! Qui peut supporter ça !), aux chiottes les luxueux dossiers de presse... Et ces putains d’acteurs. Certains prisonniers du système mais d’autres, de toute évidence, proches de la psychiatrie par bouffissures multiples de leur personnalité, bêtise, méchanceté, vanité etc.
Au-delà des personnes, la question n’est bien sûr pas de décréter "ceci est bien ou mal" mais bien de regarder un film, de parler de ses propres émotions, d’analyser ce que propose le film, de le situer dans un monde et un temps donné, au sein d’une culture. Et cela sans préjuger. Un nanard peut-être un chef d’oeuvre. Un soi-disant chef d’oeuvre, une sombre merde.
Il ne devrait y avoir que des places payantes... Dans l’histoire du spectacle en occident depuis plusieurs siècles cela n’a jamais été le cas.
Dernier point : à un de ces repas de "critiques", j’ai vu le caïd en poste du quotidien local (très gros tirage) humilier un jeune réalisateur qui, livide, ne pouvait que se taire pour défendre son film (plutôt bon au demeurant). Et j’ai fermé ma grande gueule. Pour cette fois-là. Peux de temps après, quelques mots ont suffit pour que je me fasse lourder d’une "rencontre". Il y avait Elisabeth Huppert... Tout était grotesque.