Florian Philippot sur France Inter
7 mai 2014 11:22, par Tremah
Je suis moins enthousiaste que la plupart des commentateurs, observant deux points faibles récurrents chez Phillippot :
1 - Il faut qu’il arrête de mettre le "patriotisme" et le souverainisme à toutes les sauces pour éviter de dire les mots qui fâchent. Là, on est quasiment parfois dans l’incantatoire et à chaque fois la réponse de ses interlocuteurs est toute trouvée, on lui rétorque avec une nuance d’indignation dans la voix "mais moi aussi je suis un(e) patriote". Le patriotisme est une notion qui est devenue floue et hautement subjective à une époque où plus personne ne prend de risques objectifs pour son pays en dehors de l’armée et de certains corps de métiers, et où, pour paraphraser une féministe, "le ventre des femmes n’appartient plus à la nation". Qu’est-ce que le patriotisme aujourd’hui ? Beugler devant un match de l’équipe de France de foot ? Payer ses impôts ? Même BHL et les européistes se revendiquent "français patriotes". Bref, défendre le patriotisme est une arlésienne, et on en a la démonstration presque quotidiennement avec Montebourg qui se (nous) ridiculise dans son registre de pseudo-patriotisme grandiloquent et gesticulatoire. Ce serait bien que Philippot se débarrasse de ces oripeaux chevènementistes.
2 - c’est toujours faible sur l’économie où son interlocutrice a marqué des points. Je continue là aussi de penser que la dévaluation massive de la monnaie préconisée par Asselineau et quelques keynésiens est devenu une sorte de fétiche souverainiste que l’on brandit comme la solution à tous les problèmes. C’est de la pensée magique. La France a accumulé 40 ans de mauvais choix dans le cadre européen ; sortir du cadre européen est une condition nécessaire mais absolument pas une fin en soi. Nous ne pouvons pas survivre industriellement en allant nous battre avec une monnaie dévaluée contre un nombre croissant de pays émergents. Il faut évoluer vers du haut de gamme industriel et pour cela une monnaie relativement forte (dévaluée au maximum de 20% de sa valeur actuelle) est un outil indispensable.