Cinéma : critique du film Fury, de David Ayer
28 octobre 2014 11:55, par AB
Il y a sur ce blog des gens qui n’ont jamais entendu un coup de canon, ni jamais véçu une opération de guerre de plusieurs jours, dans la boue et en hiver. Pour moi ce film est trés bien fait au niveau de la reconstitution . Je regrette simplement la fin délirante à laquelle les scénaristes américains ne semblent jamais vouloir échapper. Les remarques du critique, si elles sont justes pour la plupart, doivent tenir compte que dans toute guerre, une armée, même supérieure, peut subir des revers cuisants et meurtriers. Lors du premier franchissement de la Moselle près de Metz en septembre 1944, effectuée sans support aérien (occupé ailleurs) et sans artillerie ou presque, les américains ont perdu plus de 900 hommes en 60 heures avant d’être obligés d’évacuer leur petite tête de pont ; un combat d’une toute autre échelle que celui de ’Fury’.. Pourtant ils venaient de chasser l’armée allemande en déroute au travers de toute la France. Ce sont des épisodes dont on ne parle pas parcequ’Hollywood ne s’y est jamais interressé et que les historiens américains n’aiment pas parler de leur défaites.
Je regrette également les remarques anti américaines que je viens de lire. Même si aujourd’hui les USA peuvent parfois apparaitre comme une nation dangereuse, je suis suffisement âgé pour me souvenir de l’émotion avec laquelle mes parents et ma famille parlaient de l’arrivée des premieres soldats US. A l’époque, les allemands n’étaient pas - non plus - à l’image de ceux d’aujourd’hui. Mettre le nez à la fenetre pour les regarder passer en retraite pouvait vous exposer au pire, mon père l’a vècu. Quant à l’un de mes oncles, il est resté toute une après midi en face de mitrailleuses mises en batterie par les SS d’une unité en retraite, pris en otages avec tous les hommes du bourg de Jarny (54).
Aujourd’hui les soldats ont besoin d’un soutien psy dès qu’ils voient l’un de leurs copains se faire tuer ; certains écrivent des livres poiur relatr six mois de séjour en AFghanistan. On oublie un peu trop ce qu’est une vraie guerre.