Quel avenir pour l’économie chinoise ?
23 avril 2015 11:09, par nicolasjaissonLa Chine est prise à revers par les nouveaux dragons (pays asiatiques périphériques à la Chine) vers lesquels a migré l’investissement productif qui n’est plus suffisamment rentable en pays du Milieu. Dans le même temps les Chinois fortunés s’enfuient en masse vers les Etats-Unis qui leur offrent des conditions de citoyenneté très favorables, pourvu qu’ils investissent au moins un million de dollars cash dans l’économie américaine, notamment dans l’immobilier de luxe. Aussi le Chine se trouve dans une situation périlleuse caractérisée par la fragilisation sociale du fait du recul prononcé de l’emploi productif du fait de la chute des exportations vers des pays "développés" en récession et la déstabilisation des "élites" qui affrontent les mesures anti-corruption prises à leur endroit par un pouvoir centralisé qui essaie de faire porter le chapeau de la récession aux cadres "corrompus" du Parti. Curieusement, en fait de développement des services, la Chine cherche son salut dans les marchés financiers, à l’instar des Etats-Unis qui avaient eux-aussi été confronté à des délocalisations massives de leurs industries qui devaient être remplacés par les services financiers et les prestations à forte valeur ajoutée dans les secteurs de pointe (spatial, aéronautique, génie génétique, etc). Et là l’outrance chinoise est au rendez-vous avec une explosion du marché actions sans précédent dans les annales des marchés pourtant chargées en la matière. Les Chinois se mettent même au short selling afin de profiter à fond de la chute prévisible des cours. Tout le monde s’attend à un remake de la crise de 2008, version chinoise, après que les capitaux occidentaux se soient réfugiés dans l’immobilier chinois, pour recréer les conditions d’une crise financière en reproduisant les même pratiques délirantes en matière d’endettement et d’enrichissement rapide par le refinancement de la dette par le shadow banking, en encaissant au passage de confortables plus-valus. Charge maintenant aux gouvernement chinois de gérer le dégonflement d’une bulle de crédit cent fois supérieure à la bulle occidentale par l’innovation financière. Les Chinois se mettent à l’art des QE et des dérivés de crédit pour le plus grand bonheur des banques d’investissement occidentales. Reste à savoir comment les revenus bancaires redescendront dans les poches des Chinois, alors que le capital privé emprunte des canaux échappant aux juridictions nationales. Libéralisation oblige !