Olivier Delamarche : "Tsipras, un politique sans testicules et sans cerveau"
21 juillet 2015 17:50, par nicolasjaissonIl faut quand même mettre à la décharge de Tsipras que ni la Russie ni la Chine n’étaient favorables au Grexit. A chaque fois que les Grecs ont mis en vente des actifs publics, les Russes ont exigé en contrepartie du rachat de parts, un droit de regard dans la gestion, ce qui supposait des vagues de licenciements. Les partenaires sociaux s’y sont fermement opposés à cause du rôle social joué par le secteur public en Grèce. Résultat : ni les Chinois, ni les Russes n’ont jamais mis les pieds en Grèce. Les appels du pied à Poutine pour obtenir de l’argent frais, se sont heurtés à des fins de non recevoir et ce d’autant plus que les Russes courent toujours après les Ukrainiens pour obtenir le remboursement des prêts octroyés à Yanukovitch. Idem pour les Chinois qui ne sont jamais allés au-delà du rachat de quelques infrastructures logistiques dans le port du Pirée. Donc Tsipras s’est présenté "à poil" devant ses créanciers européens, le secours des BRICS ne s’étant pas concrétisé. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir attendu la cavalerie. Même un prêt de un milliard de dollars a été refusé par Poutine lors du sommet des investisseurs de St petersbourg (cf. http://russia-insider.com/en/politi...). Car le tout n’est pas de proclamer son indépendance, mais d’assurer le redressement national. Or dans le contexte de la globalisation et de l’intégration des échanges, il vaut mieux avoir les investisseurs de son côté. Autrement la Grèce deviendra le Venezuela européen. Même la Chine ne peut se passer des capitaux occidentaux. Elle émet ses obligations en dollars US et elle est sommée de libéraliser ses marchés de capitaux pour que le yuan devienne une monnaie de réserve reconnue par le FMI et la Banque Mondiale. Comme chacun a pu le constater avec la déroute boursière de la semaine dernière, la chose ne va pas de soi, surtout quand le parti communiste veut conserver le contrôle total des flux de capitaux. A fortiori pour la Grèce, qui a du mal à envisager son avenir hors de la communauté internationale. Tsipras n’est pas encore prêt à jouer la carte de l’autarcie en dénonçant tous les accords liant la capacité de décision du gouvernement grec (OMC, UE, TAP, TPP, etc) aux diktats de la réglementation internationale. Le plan B de Varoufakis consistant à émettre des IOU nationaux en euros pour faire face aux dépenses de l’Etat n’était pas suffisamment convaincant. Là on ne peut que le comprendre.