"Presse". Loi sur la "presse". Mais qu’est-ce donc qu’une "presse" ? En fait, c’est une machine à imprimer. Une "chose" assez innocente en soi. Elle "presse" en effet selon une technique mise au point au 15ème siècle (Gutenberg), des caractères en plomb rassemblés sur une surface de papier et cela va plus vite que d’écrire. Tout le monde sait cela. Internet est dans la droite ligne de cela. C’est le triomphe final de Gutenberg. Chacun a sa presse chez soi. Chacun édite et diffuse.
Mais une "presse" étant une "chose" matérielle, on peut s’en saisir, la détruire, l’interdire, la poursuivre et poursuivre ses propriétaires etc. C’est pourquoi la fameuse loi française (plus essentielle que ses fumeuses "constitutions") du 29/07/1881 s’intitule loi "sur la presse". Et non ... sur la "pensée". Cela ! Jamais ! Oh ! non ! N’avouons jamais ! Et c’est pourtant ce qu’elle est. Une loi sur la "pensée" qui n’ose pas l’avouer (et qui se mélange ignoblement avec la défense de l’honneur des personnes et la réglementation du duel ce qui est un problème tout à fait différent).
"Moi, poursuivre une "pensée", vous n’y pensez pas. Je ne vais pas me ridiculiser car je sais qu’une "pensée", on ne peut l’attraper. On ne sait d’ailleurs même pas ce que c’est. Mais une bonne vieille "presse à papier" dans une vieille "imprimerie", un atelier dans un lieu donné avec des propriétaires identifiables cela, on peut le faire. On peut les emmerder ces types là".
Donc il faut exiger cela. Un seul mot de changé dans tout le droit. C’est pour rien. Quelques lettres. Que la loi du 29/07/1881 ne s’intitule plus plus loi "sur la "presse", mais tout simplement, pour revenir au vrai, loi "sur la pensée"..
Ah ! Ah ! Ridicule, n’est-ce pas ? Une loi "sur la pensée". Et pourtant, cette loi sur la "pensée" continue à ne pas oser se nommer. Exigeons qu’elle se dévoile comme telle puisqu’elle existe mais sous un faux nom. Les choses seraient plus claires. Nous serions alors renvoyés aux siècles obscurs. Et nous y sommes bien. "De par la loi et au nom du peuple français", il est interdit de penser.