C’est d’un conformisme absolu.
Il y a eu l’art pompier au XIXe siècle (dont tout n’est pas à rejeter, d’ailleurs). Il y a *cela* depuis les années 1970 (exemple : David Hamilton, photographe, tardivement dénoncé par une victime, suicidé).
Je pense ceci : tant que que le porno et les actes de torture n’auront pas gagné les salles de musées comme les places publiques en diffusion grand écran 24/7 (et autant que ça se fasse vite pour que tout le monde en revienne vite et passe à autre chose), la foule des médiocres quémandant subsides publics tenteront d’être "transgressifs", inspirés et intelligents. Ce qu’ils ne sont plus jamais, depuis à peu près la Révolution française. Passée cette date, les transgressifs/créatifs esthètes qui comptent vraiment ne dépendent plus de la sphère publique - même s’ils aimeraient en être parfois (voir : les débuts de l’impressionnisme).
Ça n’est jamais dit nulle part, mais il y a un sérieux problème avec le cursus des Beaux-Arts, que ce soit en Suisse comme en France.
Si vous avez fréquenté trois musées publics contemporains en 10 ans - je le fais régulièrement pour jauger de l’état d’esprit des institutions, en curieux aussi quand même -, vous lirez quasi systématiquement la même prose prétentieuse, inaccessible au commun des mortels, tentant de justifier une démarche vaine, une inspiration nulle et un rendu esthétique minable (selon mon très subjectif jugement).
Bon.
Il y a plein de gens sincères et doués qui font de belles choses dans leur garage, ou qui exposent dans des galeries.
Mais qu’une collectivité paie pour un clito sur un rond-point, c’est vraiment un marqueur culturel fort, pour reprendre le langage de l’autre abruti (mais en moins bien : normal, je suis un crétin).