Renationalisation en Grande-Bretagne : la privatisation libérale n’est pas une fatalité
7 janvier 2019 18:59, par chienfou
Il importe de bien comprendre la dynamique privatisation-renationalisation. La renationalisation fait partie du plan initial de l’entreprise privée qui achète une entreprise publique. En effet, ce que va faire l’entreprise privée, c’est opérer une ex entreprise publique entièrement équipée, à la date de l’achat, sans y faire aucun investissement, en se contentant de facturer au maximum. Avec les années (voire les décades), l’absence d’investissement, la dégradation des infrastructures et la baisse de compétitivité il ne restera plus qu’une coquille vide que le gouvernement sera obligé de reprendre (avec toutes ses dettes) afin de maintenir le service. Le cas d’école est Aérolineas Argentinas. Quand elle est achetée par Iberia, l’entreprise Aerolineas Argentinas est bénéficiaire et propriétaire de tout ses avions. Quand Iberia décide de l’abandonner, 18 ans plus tard, tout a été vendu, tout, absolument tout, les bureaux, les simulateurs de vols, les 28 avions, les ateliers de maintenance, tout. Aerolineas a servi, entre autres, à éponger la faillite de deux banques espagnoles qui se trouvent dans la holding dont fait partie Aerolineas. Et la dette s’élève à pratiquement 1 milliard de dollar. Donc quand un gouvernement renationalise une entreprise, c’est une très mauvaise nouvelle. Cela signifie qu’elle a été vidée de toute substance et que les citoyens vont devoir payer tous les investissements pour remettre cette entreprise en état. C’est l’arnaque de la renationalisation qui suit généralement l’arnaque de la mauvaise privatisation (entreprise vendue pour une bouchée de pain à des capitaux privés).